dimanche 27 novembre 2011

J'ai oublié une partie de moi en Inde

Musique obsédante. Inde, Inde, Inde. Musique rassurante. Inde, Inde, Inde. Musique terrifiante.
Pas un jour ne passe sans que j'y pense. Que je m'y imagine. Que je ne revive les instants perdus, et pourtant vécus avec tant de difficultés. Avant de le découvrir, ce pays me paraissait être un mystère. Lorsque j'y suis allé, c'était un enfer, et maintenant que je n'y suis plus, c'est un Nirvana.. Serait-ce encore un sale tour de mon esprit, qui tourne les évènements de façon à dire "oh, ce n'était pas si terrible que ça " alors que là-bas, tout n'est que pauvreté, désolation et saleté ?
On m'avait prévenue : l'Inde est comme une poubelle géante. Oui, je l'ai constaté : les rues sont des dépotoirs puants. Et pourtant. Pourtant, là-bas, les préoccupations ne sont pas à l'hygiène excessive, mais elles sont de l'ordre du vital. Oubli du superflu : l'essentiel au coeur de l'important. Oui, là-bas, les gens sont pénibles parce qu'ils vous accostent dans la rue, veulent tout savoir de vous, sont curieux parfois de façon gênante pour nous occidentaux guindés. Et pourtant. Il doit y avoir des méchants comme partout, mais là-bas, je n'étais plus un visage parmi tant d'autres, une ombre errante parmi les ombres. Les gens sont humains, ils veulent rendre service, se sentir utiles et individuels. Enfin, je pense.
Là-bas, une heure après mon atterrissage, passée la bouffée de chaleur des 40°C à 7h30 du matin, passés les premiers émois d'être arrivée et d'avoir retrouvé mon amie, j'étais toute neuve. En une demi-journée, j'étais habituée à ce que je voyais autour de moi, des choses inimaginables ici, ou nulle part ailleurs en Occident. J'étais neuve de tout : tout est si différent que la comparaison avec le connu est impossible et impensable. Inutile. J'ai dépassé mes limites, je me suis découverte capable de beaucoup de choses, moi qui étant enfant avais peur de sortir seule dans la rue d'un quartier familial, j'ai fait des choses que je n'aurais jamais faites en France. L'Inde est un pays dangereux, terrible. Sans pitié. Et pourtant. On dirait le chaos sur terre et pourtant les lieux sont si beaux. C'est le pays des contrastes : un temple magnifique mais qui, de plus près, est jonché d'ordures dans les coins les plus improbables. C'est un pays qu'on aime et qu'on déteste, qui est attirant et repoussant, beau et répugnant.
Lorsque je me suis décidée à y aller, j'ai refusé de me cultiver sur l'Inde, sans bien savoir pourquoi. Je ne voulais avoir aucun repère, ne voir aucune photo, je ne voulais rien connaitre des lieux, des religions, des cultures, des légendes. Je connaissais géographiquement les grandes étapes de notre voyage : Delhi, Calcutta, Darjeeling, Katmandou, et une réserve naturelle quelque part au Népal. Le reste : je ne savais pas. J'y allais les yeux fermés et l'esprit grand ouvert, prête à accueillir. On m'avait raconté, 15 jours avant mon départ, que je ne devrais pas aller à Calcutta car des cadavres jonchaient les rues. J'ai refusé de vérifier. Et Calcutta s'est avéré être une ville des plus construites et civilisées des endroits que nous avons fréquentés. Même mon guide du routard, je ne l'ai pas ouvert. J'ai uniquement fait faire mon visa et les vaccins nécessaires, acheté mes billets, et j'ai attendu de rêver.
Sur place, tout n'était que cauchemar, comme je l'ai relaté dans de nombreux articles sur mon périple. Et pourtant, cet état de présence à soi et au monde me manque.

Maintenant, le besoin de me nourrir de l'histoire de ce pays se fait en moi. J'ai besoin de ne pas vivre uniquement dans mes photos et mes souvenirs embellis, mais de mieux savoir, mieux comprendre, mieux connaître.
Je regarde donc des films, comme Gandhi (que je vous recommande chaudement) et La route des Indes, je lis des livres comme "L'Inde en héritage" et "Histoire de mes assassins", et je suis des blogs, notamment celui de Chouyo, qui s'est installée à Bombay il y a 3 ans. A la lecture de ses billets, je me sens vivre auprès d'elle ces évènements qu'elle nous raconte si bien.
Je brûle d'y retourner. Je ne ressentirai peut-être plus jamais ça en y allant à nouveau, mais quelque chose en moi s'est passé là-bas. Un déclic, une découverte, une mise à nu. Et j'ai laissé une part de moi auprès de tous ces visages, tous ces paysages, tous ces voyages.

Source images : Blanche De Castille, droits réservés
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jeudi 24 novembre 2011

Des mots, une histoire : petit exercice d'écriture 2

Voilà un nouveau challenge d'Olivia Billington. Le principe ? Elle part à la chasse aux mots : on peut tous lui en proposer et le lendemain, elle nous soumet la liste de mots et : à nos plumes !
Alors je me suis lancée pour la deuxième fois. Voilà la liste de mots imposés : romance – aveugle – randonnée – faim – espoir – méthode – amplitude – four – esquisse – abyssal(e) – douceur – dramatique – armature – fraîche – retour – tentation – péché – respect – virevolter – agacé – enthousiasme – retard

De la difficulté d'être une jeune fille rangée de bonne famille

Elle s'était cachée à la fenêtre derrière la lourde tenture, la pièce plongée dans une obscurité quasi abyssale. Le parc n'était guère plus clair : on se serait même cru dans un four. C'est la raison pour laquelle ils avaient choisi de s'enfuir précisément cette nuit-là : le mince croissant de lune argenté ne dardait que faiblement ses rayons sur les arbres, les esquissant à peine. Elle attendait le signal convenu. Françoise l'avait aidée à ôter cet horrible corset dont les armatures lui lacéraient la peau par endroits. Si sa mère avait pu la voir ainsi, sur la pointe des pieds, vêtue d'un costume d'homme et sans corset, prête à s'enfuir avec ce rêveur de Baptiste, le secrétaire de son père, un seul flacon de sels n'eut pas permit de la ranimer.
Baptiste, fou amoureux de Joséphine, tel un Julien Sorel, avait offert de la sauver des mains du Baron de La Loutre, un vieux grigou qui avait obtenu la main de la fraîche jeune fille en promettant à son père des terres.
Joséphine était une de ces demoiselles de très bonne famille, lasses de tout parce qu'elles ont tout eu, totalement insensibles à la condition humaine, et voulant se divertir en reproduisant des frasques d'héroïnes qu'elles avaient lu dans quelque romance de mauvaise qualité. Baptiste n'était pour elle qu'une distraction supplémentaire. Il est vrai aussi que la vue du baron la répugnait, et que cela l'arrangeait plutôt qu'on la débarrassât de cet importun.  Elle ne pouvait se plier au respect qu'elle devait à son rang, mais au contraire elle voulait défier le monde : elle n'en pouvait plus de ces interminables randonnées protocolaire de son père, où il était de bon ton d'assister quotidiennement.
L'offre de cet illuminé de Baptiste l'avait séduite, et même enthousiasmée. Il n'avait aucun charme, mais elle verrait un peu du monde, peut-être rencontrerait-elle en route un galant homme. En attendant, si ce petit écrivaillon souhaitait jouer les chevaliers, pourquoi pas.
Mais alors qu'elle attendait le fameux signal de cet amant indésirable, au bout de l'allée des peupliers, elle en vint à mesurer l'amplitude des conséquences de son choix. Elle serait considérée comme perdue, elle vivrait désormais dans le pécher et pire ! Il se pouvait qu'elle ne mangea pas tous les jours à sa faim ! Comment avait-elle pu se montrer si aveugle ? Aucun retour à la maison, auprès de papa et maman, ne serait possible : elle vivrait dans l'errance avec ce petit secrétaire jusqu'à en rencontrer un homme qui soit réellement digne d'elle.
Elle délibéra intérieurement quelques temps, virevoltant d'une pensée sombre à une autre. Décidément, elle n'avait pas agi avec méthode : elle aurait du peser le pour et le contre plus tôt, mais tout s'était tellement précipité. Une grande lassitude s'empara d'elle : la tentation d'aller se reposer était forte. Après tout, serait-ce si dramatique de ne pas rejoindre Baptiste ? L'idée de sortir dans la fraîcheur de cette nuit d'automne la glaça. Voilà le signal. Si elle était en retard sur le plan, il s'agacerait sûrement. Elle tourna les talons, décidée à retourner se coucher. Elle en avait assez, cela ne l'amusait plus. Elle avait donné de l'espoir à ce garçon, il devait s'en estimer bienheureux.

Tandis qu'elle se glissait dans ses draps de soie, elle n'imaginait pas qu'il l'attendit toute la nuit, grelottant de froid et de tristesse, ses larmes se confondant à la pluie battante qui lui détrempait le visage. Il ne pouvait plus rentrer : il avait glissé une lettre d'explication dans le secrétaire fermé du père de Joséphine, qui la trouverait le lendemain en en ôtant le cadenas. Il pensait qu'elle avait été retardée, enfermée, indisposée, mais il n'imaginait pas que le lendemain, les traits un peu tirés par cette veille, elle demanderait innocemment : "Tiens, Papa, votre Baptiste n'est pas là aujourd'hui?"
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Où lire en paix en hiver ?

En été, c'est génial parce que lorsqu'on est dans une ville, on peut lire dans les parcs, les jardins publics, les terrasses de café. Si on est à la plage ou à la campagne, alors on est aux anges : il est possible de dévorer des bouquins absolument partout ! Mais en hiver, c'est plus problématique. Certes, on peut rester chez soi pelotonné sur le canapé, enroulé dans une couverture. Mais parfois, on a envie de changer d'air, de décors, et puis si on vit avec quelqu'un, on peut avoir envie tout simplement de s'isoler avec un bouquin sans être dérangée par l'autre ou par le chat qui vous grimpe dessus sans arrêt. Mais où aller ? Lorsque j'habitais à Toulouse, il faisait assez bon pour que je m'installe pendant deux heures au soleil, sur un banc dans le parc derrière chez moi, tel un tournesol recherchant la chaleur des rayons sur mon visage dans la fraîcheur de l'air. Mais si je fais ça à Paris, je me transforme en Princesse de Glace au bout de trois pages. Alors ce que je fais, maintenant, c'est que je vais dans des salons de thé. J'y allais aussi avant, mais dorénavant j'y vais avec l'objectif d'y passer l'après-midi et de lire tout mon soul pour rentrer chez moi fraîche et sereine. Il m'arrive aussi de ne pas être sauvage et d'emmener mes amis partager un thé et une gourmandise dans un endroit chaleureux, bien sûr !

Ces endroits, il faut les dénicher. J'en ai adopté un dont m'avait parlé Magic Alice cet été. En plein cœur de Paris, près de Notre-Dame et de Gibert Jeune : le Tea Caddy, rue Saint-Julien-Le-Pauvre. Entrez là, et vous serez plongés dans une ambiance et un univers typiquement british. Normal : le lieu a été fondé en 1928 par une Anglaise qui voulait sans doute retrouver le charme britannique à Paris. Tout y est : des boiseries sombres qui donnent une atmosphère feutrée grâce aux petites lampes aux abat-jours diffusant une lumière chaude aux vitraux anciens, en passant par un petit mobilier en bois très confortable. Passez la grosse porte ancienne et demandez si la petite table tout de suite à gauche est libre. Installez-vous sur la banquette qui tourne le dos à la rue mais qui vous placera de sorte que vous pourrez vous délecter à loisir de ce joli décor.

Commandez un thé à votre convenance, ils sont tous très bons et parfumés. Demandez aussi des Scones du Devon, vous ne serez pas déçus un instant, croyez moi.
La salle n'est pas bruyante : les buveurs de thé dégustent et parlent en chuchotant, ce qui est bien agréable quand on voit le bruit qu'il y a des les cafés de nos jours, avec la musique toujours trop forte.

Le service est rapide, efficace et aimable : on vous apportera votre commande dans de la jolie vaisselle ancienne et, non, vous ne rêvez pas : on vous apporte bien un pot d'eau chaude pour remplir à nouveau votre jolie petite théière colorée une fois la première tasse bue ! D'habitude, il faut redemander au moins deux fois, et souvent, on vous facture un pot d'eau à peine chaude. Là, c'est parfait.

Les Scones du Devon sont absolument délicieux : faits maison (tout comme les confitures), ils ont été préparés pour nous, avec amour, cela se sent bien, ainsi qu’avec de la Clotted Cream légère et crémeuse comme il faut, et de la confiture de fraise maison qui vous ravira les papilles.
Et là, tout est parfait : vous pouvez lire dans cet endroit chaleureux et discret, recommandant du thé si besoin, aussi longtemps que vous le souhaitez (enfin, ils ferment tout de même à 19h), selon vos envies. On pourrait y passer des week-ends entiers tellement c'est agréable. J'avoue que lorsque je vais à Londres, je cherche presque désespérément ce genre d'endroit et je n'en ai toujours pas trouvé : peut-être faut-il aller dans la campagne anglaise pour dénicher une ambiance pareille, ou se pourrait-il finalement que les salons de thé british ne soient qu'une invention qui n'existe pas en Angleterre ?

Bien entendu, si vous n'aimez ni le thé ni les Scones, vous pouvez toujours aller vous y réfugier pour lire, et je suis sûre que vous trouverez quelque chose à vous mettre sous la dent qui sera très bon !

Source images : Weheartit, Tea Caddy, Goosta
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lundi 21 novembre 2011

Oh my God, que personne ne bouge : on m’a volé ma bouteille de lait au boulot


Vous savez certainement que je suis une grande buveuse de thé. En réalité, je ne bois presque plus d’eau, même en été.
Je trouve cette douce chaleur très rassurante, lorsque je bois une tasse de thé, je me calme, plus rien n’existe, et cela me permet d’être quasi-instantannément dans un état d’extrême bien-être.
Mon moment de thé, comme je l’appelle, c’est comme une cérémonie, un moment de célébration à lui seul. Je suis très fidèle à certains thés et j’aime y mettre une quantité très particulière de lait, à un tel point que c’est à la goutte
près, et alors je sais à l’avance quel goût merveilleux aura mon thé. Un vrai plaisir. Du coup, j’ai des réserves de bouteilles de lait à mon bureau, que je planque dans mes tiroirs, et j’ai toujours une bouteille en cours dans le frigo.
Cette avant-dernière semaine était assez chargée et stressante et pas mal de choses ont été difficiles à gérer et coordonner. Il y a donc eu des moments où j’ai vraiment eu besoin de ma dose de thé bien chaud, pour me calmer, me recentrer et me ressourcer.
Jeudi, je prends mon thé Marco Polo de chez Mariage, je vais pour me faire bouillir de l’eau à la cuisine, et lorsque j’ouvre le frigo : HORREUR ! Mon lait n’y était plus ! Pourtant, la veille, il en restait plus de la moitié de la bouteille ! J’ai essayé de ne pas céder à la panique, de mieux chercher, d’aller à la cuisine de l’autre étage vérifier qu’elle n’ait pas été déplacée « par inadvertance ». Rien, nulle part. La fureur commençait à bouillir en moi, surtout que ma réserve dans mes tiroirs était vide, et je voulais mon thé au lait tout-de-suite-maintenant ! J’ai vu noir, rouge, toutes les couleurs. Je suis repartie vers mon bureau, prête à envoyer un mail incendiaire à toute l’entreprise… et puis je me suis dit « une stagiaire qui s’enflamme pour si peu, ça risque de ne pas être génial pour la suite. » Alors j’ai essayé de me raisonner que non, ce n’était pas une attaque personnelle et que oui, en effet, on s’était déjà servi dans ma bouteille mais sans savoir que c’était à moi. Pour compenser, j’ai trouvé des petites capsules de faux lait qu’on donne dans les trains, mais franchement ça a gâché mon thé.
J’étais en pleine organisation d’événement avec la responsable RH, et j’avais une réunion avec elle juste après alors je lui ai dit : « non mais tu te rends compte ! On m’a volé ma bouteille de lait : c’est vraiment une dure semaine ! ». Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’elle m’a répondu, qui m’a donné envie d’hurler de rire et de rage : « Tu sais, un jour, je savais que je n’aurais pas le temps d’aller chercher à déjeuner, donc je me suis préparé un tupperware chez moi. En arrivant au frigo, impossible de le retrouver. J’ai cherché partout, même dans mon sac. Je me suis dit que bêtement, je l’avais laissé chez moi. Et une heure après, en retournant dans la cuisine, j’ai vu mon tupperware sale et vide près de l’évier. » On lui avait volé et mangé son déjeuner, et en plus, le voleur n’avait même pas lavé sa boite, quel toupet !
Je trouve que les gens qui font ça sont vraiment très cruels, ils n’ont aucune idée de ce que peut parfois représenter un déj que l’on se prépare (ou une simple de lait !) : quand je vais voir ma mère, elle me donne toujours plein de trucs trop bons et préparés avec amour pour mon repas du lendemain au travail : si quelqu’un me mangeait ça impunément, j’aurais des pulsions de meurtre je crois.
Et vous, ça vous est arrivé (de vous faire piquer votre déj au bureau, ou pire : d’être celui qui pique quelque chose à ses collègues, insidieusement, dans le frigo) ?

(source images Weheartit et Blanche de Castille)
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Nouveau tag si j'étais !

Je sais, j'ai déjà répondu au tag d'Olivia Billington mais celui-ci a des questions différentes, c'est Culture-en-vrac qui me l'a envoyé, et puis, ça m'amuse de répondre à ces questions ! (Mais promis, je sais que ce tag a fait le tour de la blogos, donc je ne passerai pas le flambeau cette fois-ci).

Donc, si j'étais...

Un livre : question trop difficile : peut-on avoir un jocker ? Les goûts et les envies changent en fonction des époques de notre vie, alors c'est dur de n'en choisir qu'un, même s'il y a des indémodables ! Je dirais La Comédie Humaine, de Balzac. 137 œuvres, impossible de lasser les lecteurs, impossibles qu'ils en viennent à bout, et comme il s'agit d'une magnifique fresque de la société française du XIXème, ainsi je serais sujet à de nombreuses études, et donc jamais oublié dans un coin (aurais-je un besoin de postérité ?)

Une gourmandise : j'ai déjà parlé de mes tartines beurrées et confiturées ici, et du chocolat , alors cette fois, je vais dire... des orangettes, parce que c'est trop bon, et que je n'en mange pas assez souvent pour en être lassée !

Une boisson : le thé, quelle question ! Thé noir parfumé et lait froid s'il vous plait ! Je n'aime que le thé Mariage Frères, j'ai beau en essayer plein d'autres, jamais leur saveur n'égale la leur ! Enfin, je dois encore découvrir Kusmi et la maison Théodor. On verra ce que ça donnera !

Un film : Les parapluies de Cherbourg, Angélique Marquise des Anges, Peau d'âne, Les demoiselles de Rochefort, N'oublie Jamais, Orgueil et Préjugés (version BBC), Diamant sur Canapé, Neverland, Dirty Dancing, La Demoiselle d'Avignon, Scarface, le Parrain.... Quoi, il fallait n'en choisir qu'un ? Quelle idée saugrenue !


Un objet du quotidien : en voilà une colle ! Je dirais un bouquet de fleurs : chez moi, il y en a presque toujours, elles font partie de mon quotidien, et me rendent heureuse !


Un auteur : Je suis tentée de dire Proust, mais si j'aurais voulu avoir sa plume, je ne voudrais pas de sa vie. Peut-être John Galsworthy, là, à chaud.

Une boutique : J'ai les magasins en horreur, et les boutiques me mettent mal à l'aise parce qu'on se sent épiés par les vendeurs, et on n'ose rien trop toucher. Alors je dirais une librairie, pour être le lieu de rencontres chaleureuses autour d'un livre, d'un auteur, d'un évènement. Que les gens viennent là pour choisir dans quel nouveau monde ils vont être embarqués. 
Un vêtement : je ne suis pas une grande fan de vêtements, chaussures et accessoires, mais j'aime les manteaux. A une époque, j'en avais 14 !Heureusement maintenant, je suis plus raisonnable. Mais ce qui me caractérise depuis toujours, ce sont les manteaux rouges !

Un lieu : Chitwan Park, au Népal. Lieu magique, avec une jungle, des éléphants, des tigres, des singes, tout plein d'animaux. Les gens y sont bien, et ce qui m'a touchée, était un orphelinat où  les enfants avaient l'air très heureux. Que demander de plus ?

Un fruit : Une grenade, parce que devant un film, ça remplace les chips, pop-corn et autres friandises. Ca croque et ça fond, c'est juteux et la couleur est magnifique, elle fait penser à de belles étoffes en velours chamarré. Et on ne s'en lasse jamais !

Une musique (ça c'est moi qui le rajoute, mais comme je l'écoute pendant que j'écris ces lignes, je veux vous la faire partager) : le trio pour violon, violoncelle et piano n°2, Andante con moto, de Schubert.

Ceux qui veulent reprendre ce tag sont très bienvenus, et ceux qui veulent me donner leurs réponses à certains "si j'étais" en commentaire, je serais ravie de les lire !
PS : rectification : je passe ce tag à Marinouaustralie!!!

Source images : bonvivantetplus, Weheartit,
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jeudi 17 novembre 2011

Sortie théâtre : Diplomatie

André Dussolier et moi, c'est une grande histoire d'amour. Non pas que ce soit mon idole comme acteur : il est certes très bon à l'écran, mais ce que j'aime le plus, c'est sa voix. Dussolier, il me raconte des histoires. C'est au son de sa voix profonde, caverneuse, un tantinet impertinente et malicieuse, que j'ai vogué dans le monde d'Eugénie Grandet de Balzac, que j'ai découvert les mots terribles de Kafka dans sa Lettre au Père, et surtout, que j'ai découvert Proust.
Et cette voix qui m'entraîne dans le monde des lettres, je l'ai entendue en vrai vendredi dernier.

Je suis allée voir Diplomatie au théâtre de la Madeleine avec mon Prince. J'ai découvert avec surprise que Paris avait faillit être détruit le 25 août 1944, lorsque tout semblait perdu pour les Allemands et que les Alliés arrivaient pour délivrer Paris de leur joug. Dietrich von Choltitz, gouverneur du Grand Paris, n'exécuta pas l'ordre d'Hitler de réduire à un tas de fumée la plus belle capitale du monde. Pourquoi ce militaire nazi, si fidèle, a-t-il dérogé à son devoir ? Est-ce sa rencontre avec Raoul Nordling, l'ambassadeur de Suède à Paris, qui l'aurait fait changer d'avis ?
Cette discussion houleuse sort de l'imaginaire de Cyril Gely, très bien mise en scène par Stephan Meldegg.
C'est Niels Arestrup, que l'on avait vu cet été dans Tu seras mon fils qui incarne à merveille, avec un soupçon d'accent allemand, ce militaire fatigué, épuisé, tiraillé entre son devoir d'obéissance, son éducation militaire et religieuse, et sa morale citoyenne, sa conscience d'homme, de mari et de père de famille. Il est poitrinaire, se déplace avec difficulté : il est las de tout. L'espoir a quitté cet homme au regard vide. La peur et l'indécision le tenaillent du début à la fin, ne l'empêchant pourtant pas d'avoir des répliques acerbes et tranchantes envers ce petit diplomate qui se croit tout permis, interprété par le brillant André Dussolier.
Son apparition inattendue et spectaculaire m'a fait bondir : lorsqu'il a ouvert la bouche et que j'ai reconnue la voix, plus rien ne comptait. L'histoire me captivait déjà, mais alors à partir de là, peu importait que je sois plutôt mal assise dans ces chaises hautes de "la corbeille", et peu importait que je dû me pencher pour voir un petit coin de la scène.
J'ai beaucoup ri, parfois frissonné. Les répliques, quand ce n'étaient pas celles, cinglantes, du général, étaient celles, malicieuses et dites avec une fausse gaucherie, du diplomate, ce qui rendait le personnage si réel qu'on ne pouvait que s'esclaffer devant un jeu d'acteurs si bon.
Tout au long de la pièce, par divers jeux de manipulation, le diplomate va faire peu à peu flancher la détermination du général, il va inoculer en lui le doute, qui va faire chanceler le destin tragique de Paris.

Concernant le théâtre de la Madeleine, je l'ai découvert avec grand plaisir. Les espaces sont beaux, le parquet est brillant et bien ciré, les sièges d'un velours rouge sombre comme on peut s'y attendre. Si vous furetez un peu, vous vous retrouverez dans une jolie pièce de réception, pour les entracte ou les "after". Aux belles dimensions, avec lustres en cristal, dorures et boiseries d'un vert anis tirant sur le vert amande : c'est une pièce tout à fait délicieuse. Par contre, ne vous faites pas d'illusions :  vous n'échapperez pas à l'ouvreuse qui, même si trouvez votre place tout seul, vous interpellera depuis l'autre bout du théâtre, vous faisant regretter votre audace d'avoir voulu vous installer trop vite. Asseyez-vous quand même, elle reviendra arborant un sourire de vierge effarouchée avec, comme disait Proust : "Une main honteuse, mais tendue."
N'ayez pas non plus l'audace de vouloir aller aux toilettes : on vous taxera à tous les coups. Sauf bien sûr, si innocemment vous y allez sans sac ni manteau. Là-bas, soyez pragmatiques.

Un très beau jeu d'écriture, aucun mot n'est de trop ; et ces deux très bons acteurs font de la pièce un incontournable de cet automne. Courrez prendre vos places, elles se font de plus en plus rares !

Diplomatie, au théâtre de la Madeleine, jusqu'au 31 décembre 2011
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lundi 14 novembre 2011

And the winner is....

Quelle difficulté à départager les participantes : tous les textes m'ont plu, ils sortaient tous du coeur et je les remercie chacune chaudement pour cette sincérité !
Alors, comme je l'avais dit, les 3 participantes qui auraient le plus de votes seraient départagées par.... moi, mais mon Prince m'a aidée à cette ingrate tâche de n'en choisir qu'une (j'aurais voulu que vous gagniez toutes...)
Alors voilà les résultats des votes, avec 2 ex-aequo !
Et j'annonce que la gagnante est......FANNY !
Vous retrouverez son article ici.Elle gagne donc un collier de la collection "littéraire" de Eleusis & Megara, dont voici le blog de jolies créations !



J'espère que vous avez toutes pris plaisir à écrire pour ce concours que moi à vous lire.
Je vous souhaite une bien belle soirée mes chères participantes !




Source image : weheartit
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samedi 12 novembre 2011

Portrait un peu chinois : Et si vous étiez...

Olivia m'a taguée sur un de ses articles, alors je vais faire au mieux pour répondre.
Si j'étais...

1. Une planète : Vénus me vient en tête, parce que je suis une inconditionnelle amoureuse de la vie... alors quelle meilleure planète que celle d'Aphrodite, déesse de l'amour ?

2. Une friandise : je n'aime pas trop les bonbons, et je me lasse vite des gâteaux, muffins et autres délicatesses. Je préfèrerais une bonne tartine, avec du beurre salé plein de cristaux, et de la confiture du Roi de Francis Miot. Tout ça, trempé dans un bon thé au lait, dans une jolie tasse. C'est la meilleure friandise - ou gourmandise qui soit. Ca me fait envie, là, maintenant !

3. Un objet technologique : je n'aimerais pas être ça, parce que la technologie évolue si vite que je serais obsolète trop rapidement, et mise au rebut.

4. Un opéra : Le Mariage de Figaro, mais aussi le Barbier de Séville, et encore la Flûte Enchantée, et Don Juan et puis encore.... je ne sais pas choisir ! En fait, je voudrais être l'Opéra Garnier, pour admirer tous ces merveilleux spectacles.


5. Un pécher capital : je suis déjà incorrigible, je n'aurais aucun mal à personnifier la gourmandise.

6. Un moyen de transport : un éléphant, parce que j'ai adoré faire une promenade à dos d'éléphant au Népal, c'était magique. Et intemporel.



Vision- Legilles
7. Une attraction foraine : je ne connais pas bien les fêtes foraines, mais ce que j'aimerais, c'est faire gagner des poissons rouges, pour faire briller les yeux des enfants.

8. Un tableau : j'aime des tas de tableaux. Des célèbres, des inconnus. Des violents et des doux, des abstraits et des figuratifs. Je voudrais être un tableau qui entraîne la pensée, fasse rêver, méditer. Qui traverse les époques pour devenir immortel, sans s'attacher à aucune époque. Donc un tableau plutôt non figuratif. Et bien me viennent en tête des couchers de soleil de Turner, ainsi que les toiles d'un clown magicien, Legilles. Et s'il fallait choisir parmi toutes ses toiles merveilleuses, ça serait sans doute celle-ci : Vision.

9. Une matière d'école : sans conteste la littérature. Je veux faire rêver, et faire découvrir ce monde de rêves que renferment les livres et les mots.


10. Un personnage de dessin animé : la petite fille en moi a toujours aimé les princesses romantiques. Je suis tentée de répondre Poucelina, mais en fait je préfère Alice, parce que cette petite fille niaise est d'une inventivité et d'une créativité que j'adore, et puis mon chat s'appelle aussi Dinah.




A mon tour de passer ces petites questions, mais le jeu, c'est d'en trouver des nouvelles...
1. Un livre
2. Une bête sauvage
3. Un ballet
4. Un vêtement
5. Un médicament
6. Un instrument de musique
7. Un blog (celui de qui)
8. Une princesse
9. Un parfum
10. Une région du monde

Je passe ce tag à : Mini MJ, Douceur Littéraire, Hélène Choco, Marguerite effleure les mots, Un carnet sans pages, Océane, So Busy, Blablatine, Miss Bavarde, Chocoladdict

Source image : Weheartit et legilles

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vendredi 11 novembre 2011

Des mots, une histoire : petit exercice d'écriture

Voilà quelques temps que je suis Olivia Billington et surtout ses petits jeux d'écriture qu'elle lance presque toutes les semaines. Le principe ? Elle part à la chasse aux mots : on peut tous lui en proposer et le lendemain, elle nous soumet la liste de mots et : à nos plumes !
Alors je me suis lancée. Voilà la liste de mots :

forgeron – kantiste – pluie – danse – ornithologue – miroir – livreur – esthète – renouveau – mosaïque – marquer – absence – contrôle – saperlipopette – tentation 


L'homme qui voulait être ce qu'on ne voyait pas
"Le délicat chapeau qu'il arborait fièrement contrastait avec ce corps massif qui aurait mieux convenu à un bûcheron ou à un forgeron. Les muscles saillants que l'on devinait sous sa chemise de grosse cotonnade ne permettaient à l'observateur non averti de percer le mystère de cet homme aux allures d'aventurier que la pluie, en cet instant, rendait presque effrayant. Pourtant, un observateur plus attentif pourrait découvrir que dans ses yeux, sous ses airs d'absence, un monde d'idées bouillonnait, et qu'il allait puiser cette énergie vitale qui le caractérisait dans les limbes de son moi et  lui apportait un renouveau perpétuel.
Sous ses allures de brute, il se sentait l'héritier d'une philosophie kantiste, et pour s'en montrer digne, il aurait voulu être livreur - ou plutôt délivreur de la vérité.
Mais saperlipopette, comment aurait-il pu, lui qui ne parvenait à marquer aucun arrêt sur toute cette mosaïque de pensées, cette danse incessante et enivrante des idées ? La tentation de rester dans la contemplation était forte. Pourrait-il un jour s'y arracher afin de laisser l'esthète qu'il sentait vivre en lui s'épanouir ; lâcher enfin ce contrôle permanent ? Et pourtant, son miroir continuait de refléter désespérément ce qu'il semblait être pour tous : un simple ornithologue. "
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jeudi 10 novembre 2011

J'ai réalisé un de mes plus grands rêves de petite fille

Quand j'étais petite c'était mon rêve, je me souviens même dire à mon père : "Celui qui m'emmènera voir le ballet du Lac des Cygnes, je l'épouserai". Pourquoi ce ballet plus qu'un autre ? Aucune idée. Je sentais, dans mes tripes, qu'il fallait que je le voie un jour. Et ce jour, c'était dimanche dernier. Cela faisait presque 6 mois que ma soeur et moi avions acheté nos places, et depuis une semaine, je trépignais d'impatience.
J'adore les ballets, j'en parlais un peu ici et , et du fait que depuis 2 ans, mon week-end de Toussaint était consacré à une petite virée londonienne pour aller voir un ballet au Royal Opera House. Là, il s'agissait du Saint-Saint-Pétersbourg Ballet Theater : je pouvais donc m'attendre à avoir une mise en scène classique, avec décors et costumes comme j'aime. Avec la frénésie qui avait entouré Black Swan l'an dernier, que j'avais détesté, je craignais qu'ils aient voulu faire une adaptation du même acabit de cette oeuvre grandiose.

Mais c'était parfait. Des corps de ballet sublimes : la cour des cygnes blancs était composée de 25 ballerines, présentes toutes ensemble, accompagnant la musique de gestes délicats et doux. Lorsqu'elles se mouvaient toutes en même temp, le bruit que faisaient leurs chaussons ressemblait à s'y méprendre à un bruissement d'ailes. Elles incarnaient la beauté et la finesse d'un cygne : elles étaient presque cygne.
J'aime voir des ballets, parce que l'anatomie de ces corps est incroyable. Ces êtres se sont façonnés des corps contre la nature, les ont meurtris, contraints, des corps de danseurs, c'est affreux "de près". Mais ils sont si beaux lorsqu'ils dansent, si gracieux et harmonieux, souples et limpides comme de l'eau, légers comme le vent, dynamiques et fougueux comme les flammes. Ils s'illuminent et vivent. Et c'est éblouissant de beauté.

L'histoire, vous la connaissez sûrement : la belle Odette, sous l'emprise du méchant sorcier Rotbart, se transforme en cygne blanc le jour, et redevient jeune fille la nuit. Le Prince Sigfried, qui vient d'avoir 18 ans et doit choisir une épouse, la rencontre et en tombe éperdument amoureux. Pour vaincre le maléfice, il doit faire connaître son amour au monde entier. Mais le soir de la grande fête où le Prince doit annoncer son choix, Rotbart vient accompagné de sa fille Odile, qui ressemble à Odette à un tel point que Sigfried la prend pour celle qu'il aime, et il déclare sa flamme à la mauvaise femme : le cygne noir. Lorsqu'il se rend compte de sa méprise, il court sauver sa belle d'une mort certaine, doit se battre avec le ravisseur qu'il parvient à vaincre, pour épouser Odette, délivrée de son sort.

La musique de Tchaïkovski est merveilleuse, elle m'a entraînée pendant trois heures dans de douces rêveries, elle m'habitait, je ne pensais pas au reste du monde, plus rien n'avait d'importance. La harpe, très présente, me faisait imaginer des dryades jouant dans les eaux claires d'un torrent.

C'était magique. Enfin, presque. Sartre disait "L'enfer c'est les autres", et bien je le confirme. Peut-être que les ballets ne devraient pas être si "démocratisés" et "grand public". Peut-être est-ce parce que ce spectacle se déroulait au Palais des Congrès et non dans un opéra ? Mais ces milliers de spectateurs peu attentifs et respectueux m'ont un peu gâché mon plaisir et mon bonheur.
Tout ce qui compte pour eux semblait être d'applaudir, le plus fort possible, le plus longtemps possible, et avant que la musique ne s'arrête.
Dès que les notes faiblissent : tonnerre d'applaudissements. C'était systématique et choquant même si on s'y attendait car tous nos voisins ont leurs mains prêtes à se déchaîner. Et ils ne s'arrêtaient toujours pas, bien que la musique ait repris. Un moment, tout était silencieux, les danseurs attendaient, les musiciens aussi. C'était un silence beau, tranquille, et pourtant, un voisin a grogné "mais qu'est-ce qu'ils attendent, ils se passe quoi, là?!" Merci de gâcher mon silence, monsieur !

Si le compositeur a ménagé un moment de silence précisément à cet endroit-là, c'est pour qu'on en admire toute la profondeur, qu'on puisse reprendre notre souffle, pour qu'on puisse être laissés à la rêverie de la magnificence que l'on vient d'entendre, avant d'être de nouveau emportés dans le tourbillon mélodieux des notes de musique, non? Les danseurs ne sont pas les seuls à apporter de la beauté au spectacle : les musiciens, même au fond de leur fosse d'orchestre, participent grandement à nous faire rêver, mais le public n'en a cure. Pourtant, un ballet n'est pas un seul spectacle visuel, sinon il faut aller voir du muet.

Il y a diverses versions du Lac des cygnes, parfois le cygnes meurt, d'autres fois non. Là, la fin est heureuse, mais la musique est la même, et j'aime beaucoup cette musique de fin...



Source images : Weheartit et Google images, source vidéo : youtube
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dimanche 6 novembre 2011

J'ai une peur panique d'écrire

Voilà qui est bien surprenant, n'est-ce pas ? Je tiens un blog, dans lequel je me plais à écrire des articles, et pourtant, j'ai une angoisse terrible devant un carnet. Et je ne peux imaginer écrire (une histoire) devant un écran. Ecrire sur des sujets tels que ma dernière lecture, une expo que je suis allée voir ou un thé dont je me suis délectée ne me pose pas de problème. Je sais que c'est un moyen d'expression, que je me livre à travers les lignes. Mais j'ai l'impression que les sujets que je traite, beaucoup de blogueuses les traitent déjà, ou pourraient les traiter. Et alors, cela me protège de l'expression de mon vrai moi. Mais peut-être que c'est précisément de cela dont il s'agit ?

J'ai souvent des images qui me passent par la tête, des phrases entières qui se forment et qui vont mourir dans un coin reclus de mon esprit. Ma tête n'est jamais silencieuse : elle invente des histoires, ou bien s'en remémore de nombreuses : il n'est pas rare qu'un paragraphe de Proust se déclame dans ma tête, mot pour mot. Parfois, ces récitations intérieures m'aident à trouver le sommeil. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir écrire ces choses-là !

Alors je me suis acheté des carnets, choisis avec soin, que j'ai toujours sur moi, pour y livrer mes pensées. Mais depuis un mois que ces carnets sont dans mon sac, j'y ai inscrit plusieurs to-do listes, et j'ai jeté-là quelques idées, j'ai laissé ma pensée s'étendre sur 3 pages que je n'ai jamais osé relire. Que vais-je trouver là ? J'ai le vague souvenir que j'y ai consigné des sentiments forts, mais l'idée de les lire, me retrouver en face de ces mots me terrifie.

J'ai toujours dit que je voulais être écrivain, depuis toute petite. Cette idée d'écrire m'a titilée cet été. Mais j'ai tellement la frousse ! Je ne devrais pas juger mes écrits, je devrais les lire et les accepter avec bienveillance mais je ne peux pas : mon démon intérieur essaye de me rabaisser plus bas que terre, me disant que je suis nulle et incapable. Que ce que je pourrais avoir la prétention d'écrire serait inintéressant, inutile, vain. D'où cela me vient-il ?
J'ai pourtant toujours vu mes parents écrire, des dizaines de carnets s'amoncellent dans les affaires de ma mère. Et puis quand j'étais petite, je faisais toujours des diaries, plein de collages et de dessins. Où est partie cette confiance ? Où donc s'est enfui ce naturel ?

Je discutais de cela vendredi avec un ami de la famille, qui m'a dit ressentir aussi une terreur étonnante. " Ecrire, me disait-il, ce serait prouver au monde à quel point je suis un être banal. C'est d'une prétention absolue, mais c'est cela." Et je me suis retrouvée dans ces paroles. J'ai tellement d'admiration pour ceux qui savent, qui osent, qui ne se posent pas de questions, mais écrivent. Un écrivain justement me disait "ne te pose pas de questions, et écris. Tout ce qui vient. On verra après pour les connaissances historiques nécessaires pour affiner ton histoire."

Je pourrais passer, et me dire que l'écriture, ce n'est pas pour moi, mais l'idée de ne jamais écrire me rend malheureuse, et pas un mot ne sort pour autant. Et je sais que si c'est le cas, mon ombre intérieure se dépêchera de m'épingler, pour me critiquer.

Je dévore les livres ces temps-ci, depuis cet été précisément, peut-être pour oublier que je n'ose pas écrire moi-même, peut-être pour chercher sous la plume d'un autres les mots que, peut-être, je pourrais tracer.


Source image : weheartit
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jeudi 3 novembre 2011

L'Abyssin

Qu’est-ce qui a bien pu me pousser à entrer enfin dans cette ravissante et minuscule librairie derrière chez moi, il y a 6 semaines ? Surtout qu’au moins 8 livres attendaient déjà patiemment d’être lus dans ma bibliothèque, et que je ne peux entrer dans une librairie sans en ressortir nantie d’un nouvel objet qui cache à travers ses pages un monde merveilleux.

Je flânais, redoutant le moment où l’une des 3 libraires viendrait, croyait-elle, à mon secours. Le moment fatidique est arrivé, et plutôt que de défaillir et de ne pas savoir quoi dire, ma demande est sortie d’un trait, sans que je ne l’aie même formulée dans mon esprit : « J’ai adoré Une Odeur de Gingembre et Les Fiancées du Pacifique. Je voudrais lire quelque chose où il y a un grand voyage, à une autre époque, quelque chose qui me fasse rêver. » Ses yeux sont devenus brillants, elle s’est échauffée et m’a dit « Connaissez-vous l’Abyssin ? » Je n’ai même pas compris le mot quand elle l’a prononcé, je me suis demandé de quoi elle parlait. « Je vais vous le chercher, je pense qu’il en reste un dans la remise ». Encore un roman à succès me suis-je dit. Pouah, ras-le bol de ces libraires qui vous refourguent leurs trucs.

Elle est revenue, presque en sautillant, brandissant un pavé de 700 pages : « Vous avez de la chance, il en reste un ! Cela se passe sous le règne de Louis XIV qui envoie en ambassade Jean-Baptiste Poncet, un apothicaire, pour soigner le Négus en Abyssinie. Alors il fait le voyage, rencontre des embûches, ah là là qu’est-ce que j’ai adoré ce livre ! Il m’a transportée, m’a fait voyager, en plus c’est vraiment très bien écrit, j’avoue qu’il a l’air un peu gros mais il vous paraitra trop court, ah, c’est vraiment incroyable… Quelle chance vous avez de le découvrir pour la première fois ! » J’étais scotchée : enfin, une libraire me donnait son avis personnel, et elle était si sincère ! Elle parlait avec la passion des dévoreurs de livres. La couverture qu’elle me montrait en même temps qu’elle s’échauffait aux souvenirs de sa lecture était magnifique, intrigante. Et ce titre ! Je me suis emparée du livre, et j’ai dit « Merci beaucoup. C’est ce qu’il me faut, je le prends. » Je n’ai même pas regardé la 4ème de couverture, j’ai acheté mon livre et suis sortie, presque en courant, le bouquin contre mon cœur. J’avais senti qu’il m’avait appelée à le lire. C’est seulement en arrivant chez moi que j’ai lu le résumé. J’avais déjà oublié ce que m’avait résumé la libraire. Son émoi était la seule chose qui restait vive à mon esprit. Oui, c’était exactement ce qu’il me fallait. De l’aventure, du voyage, de l’amour, au tout début du XVIIIème. Un homme d’origines obscures, qui doit prouver sa bravoure, pour pouvoir espérer épouser celle qui l’aime, lors d’une aventure périlleuse, dans une contrée dangereuse, lointaine et inconnue de tous : l’Abyssinie. Quel nom étonnant, et son roi est « le Négus ». Quel nom magique.

C’est ainsi que je me suis retrouvée à chevaucher aux côtés de Poncet, manquant presque systématiquement mon arrêt de bus, m’endormant la lumière allumée, épuisée de fatigue, au milieu d’une phrase. Ce livre m’a embarquée dans un autre monde, sur les vagues d’une langue divinement bien maniée, des descriptions si réalistes que je voyais ces paysages exotiques, je ressentais le sable du désert sur ma peau, la chaleur du soleil sur mon visage. C’est un livre qui a tenu sa promesse : il m’a fait rêver. Le finir ne m’a pas rendue triste, car les personnages continuent de vivre dans mon esprit. Et surtout, il y a une suite que je vais bientôt attaquer : Sauver Ispahan. Quel titre prometteur d’aventure, de péripéties, de magie !


Voici mon premier article publié dans le webzine So Busy Girls

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mercredi 2 novembre 2011

Concours : le moment des votes est arrivé !

Merci à toutes les participantes de s'être prêtées au jeu de l'écriture pour ce concours ! Ca a été pour moi un véritable plaisir de vous lire, et de partager vos productions sur mon blog !
Mais le concours n'est pas fini : il est temps maintenant de passer aux votes. Je vous rappelle que les 3 participantes qui auront récolté le plus de votes de la part des lecteurs seront sélectionnées, et la gagnante sera ensuite choisie parmi ces trois, pour remporter un collier de la gamme "littéraire" de la créatrice Eleusis & Mégara. Les votes sont ouverts jusqu'au 13 novembre, et il est possible de voter pour trois participantes !

Voici un résumé de chaque article :

1. Marinouaustralie : Elle doit son amour pour la lecture à sa maman et sa mamie, qu'elle a toujours vues lire. C'est le Petit Dictionnaire illustré qui l'a accompagnée pendant des années, puis elle a rencontré Zola, mais c'est Boris Vian qui lui a provoqué un vrai déclic. Lire, c'est s'évader... Retrouvez l'article ici.

2. Gwladys l'Ange : "Le meilleur moyen de s'évader, c'est de plonger dans un livre". Lorsqu'elle lit, Gwladys est dans un autre monde. Retrouvez l'article ici.


3. Agoaye : René Barjavel, c'est l'auteur qu'elle aurait voulu connaitre encore plus tôt. Elle lit son oeuvre "avec parcimonie" parce qu'un jour, elle aura tout lu, et elle souffre à cette pensée. Un roman reste introuvable, qu'elle est bien déterminée à retrouver. Et même si tous les romans de cet homme ne l'ont pas autant transportée que Ravage, elle a découvert et aimé les romans historiques et légendaires grâce à lui. Retrouvez l'article ici.

4. Mini MJ : "16 Lunes", c'est le roman qui a transporté cette blogueuse poète, elle l'a dévoré, c'est devenu son monde d'évasion. Retrouvez l'article ici.

5. Une fille comme les autres : Pour elle, le choix d'un livre est crucial. L'objet doit "lui parler", elle doit se sentir appelée par lui, et par ce que recèlent ses pages. Les livres nous font rêver et voyager : ils sont sacrés ! Retrouvez l'article ici.

6. Fleurdementhe : Elle a une relation passionnelle avec les livres : "amour, fascination, obsession". Elle achète ses livres par demi-douzaines, les laissant attendre patiemment d'être découverts. Les livres nous emportent dans d'autres mondes, et il est parfois dur de les refermer. Divers livres l'ont marquée, plus que d'autres, des livres qui lui ont appris, fait réfléchir, fait grandir. Retrouvez l'article ici.

7. PurpleSpleen : Elle recherche l'authenticité, pas les derniers livres à la mode. Alors elle lit plutôt des classiques, comme La Nuit des temps de Barjavel. Même si elles préfère les fictions et les science-fictions ou les romans autobiographiques, elle aime découvrir d'autres genres car elle découvre ainsi d'autres cultures. Lorsqu'elle écrit, qu'elle lit, plus rien n'a d'importance : ni le temps, ni l'espace. Retrouvez l'article ici.

8. Ava :  Elle se sent attirée par les livres, et souvent, elle les achète par deux. Elle aime lire au calme, peut-être pour s’imprégner de chaque mot, de chaque phrase. Les livres sont des passerelles vers le monde du rêve, mais sont un cauchemar lors des déménagements ! Retrouvez l'article ici.

9. Blandine : Lorsqu'elle a entamé le 1er tome du Clan des Otori, il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour qu'elle dévore toute la série ! Blandine s'est transformée en reine des arts martiaux pendant cette lecture, et gare à vous si vous la dérangiez ! La blogueuse nous raconte, par des belles illus, une scène très drôle, qu'il faut lire et relire. Retrouvez l'article et les dessins ici.

10. Amandine : "Couché sur le papier, tout parait possible". Voila le credo d'Amandine. Un livre doit la transporter, la submerger, devenir un fidèle compagnon, qu'il la fasse rire, rêver ou pleurer. C'est Le Club des Cinq, et Les Six Compagnons qui ont commencé avec elle ce voyage dans le monde de la lecture. Beaucoup de livres, d'auteurs l'ont forgée. Lire, elle aime ça, et depuis toujours. Retrouvez l'article ici.

11. Hélène Choco : Elle nous explique comment elle se transforme en monstre lorsqu'on a le malheur de la déranger alors qu'elle s'installe confortablement, "vautrée", pour lire. Elle trouve tous les stratagèmes possibles pour s'éclipser et aller lire en paix. Entrant en pâmoison et en extase lorsqu'elle est entourée de livres, Hélène a ses rituels : si un livre semble l'appeler, elle lit la première page, mais si elle doute encore, elle lit la 99ème et cela confirme ou infirme cette sensation que ce livre peut devenir son nouvel ami. Et elle ressort d'une librairie avec 5 livres sous le bras. Retrouvez l'article ici.

12. Magic Alice : Les livres, pour Alice, permettent de se mettre "en vacances de soi". Partir en voyage dans d'autres mondes, d'autres vies, d'autres quotidiens, voilà ce qui lui plait. La fiction anglo-saxonne, ainsi que les nouvelles de Raymond Carver sont ses lectures fétiches, même si elle aime d'autres genres et d'autres auteurs. Ecrire est pour elle un autre moyen d'escapade vers un autre soi. Retrouvez l'article ici.

13. Marguerite : Les livres et elle, c'est une histoire d'amour. Dès toute petite, elle en achetait à la pelle. La lecture lui a donné le goût de l'écriture, et elle a choisi des études de lettres, pour pouvoir lire encore et toujours plus. Pour elle, dévorer un livre, c'est l'annoter, le souligner, surligner, l'abîmer, le décortiquer. D'abord très attirée par les classiques purs, elle accepte progressivement la littérature plus légère qui la déconnecte du quotidien. Et pour Marguerite, "lire c'est écrire..." Retrouvez l'article ici.

14. Fanny : Ses parents désespéraient presque en voyant leur petite fille traîner inlassablement des livres avec elle, où qu'elle aille. Ils lui collent à la peau : grâce à eux, les années difficiles de l'adolescence passent sans qu'on s'en aperçoive. Elle aime surtout les livres aux thèmes difficiles, qui l'aident à comprendre les autres, se comprendre, se construire. Et si elle est bibliothécaire aujourd'hui, ce n'est pas pour rien. Retrouvez l'article ici.

15. Douceur Littéraire : C'est avec la méthode Boesher qu'elle a appris à lire, ça elle s'en souviendra toute sa vie. C'est ce livre qui a déclenché son "virus de la lecture". La bibliothèque de ses grands-parents, c'était son lieu fétiche, où s'écoulaient des heures de délice, entourée de tous ces livres. Aujourd'hui, elle lit tout le temps, partout. Elle aime ce monde des livres, parce qu'ils la déconnectent d'avec la réalité. Retrouvez l'article ici.

16. Laeti : Lorsqu'elle a appris à lire, le monde des livres s'est ouvert à elle, pour son plus grand plaisir. Elle collectionnait jalousement ses livres, à l’abri des autres. Sa folie de lecture a connue une pause pendant son adolescence. Elle ne daignait lire qu'Amélie Nothonb, qui l'a accompagnée pour un temps. Depuis un an, elle est redevenue la dévoreuse de livres qu'elle était : les livres sont-ils ses guides dans la vie ? Retrouvez l'article ici.

17. Miss Bouquinaix : Une part essentielle de sa vie tourne autour des livres. Elle les dévore depuis toujours. Avec humour, elle nous emporte dans son imaginaire par le récit d'une aventure où elle s'est retrouvée nez à nez avec un dragon, Hildegunst Taillemythes. Retrouvez l'article ici.

18. Cathnounourse : Pour elle, un livre se découvre lorsqu'on le dévore, et chacun perçoit, comprend, vit un livre différemment, en fonction de son vécu, sa personnalité, son histoire. Chaque personnage de chaque livre a eu sa part dans la vie de Cathnounourse ; elle peut lire et relire ses livres, mais les prêter, c'est une autre paire de manche. Offrez-lui un livre, vous la rendrez heureuse ! Retrouvez l'article ici.


Et voila ! Vous avez jusqu'au 13 novembre minuit pour voter! N'hésitez pas à faire partager sur vos réseaux !

Sources images : multiples dont Weheartit


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