dimanche 31 juillet 2011

Le sport tue

J'ai essayé de mettre de côté ma mauvaise volonté et ma flemme maladive pour contraindre ma nature à cette activité anti-princesse qu'est le sport. Vous souvenez-vous de cet article, dans lequel je vous disais que je partais courir tôt sur la plage, pendant mes vacances ?  J'avais enfin acheté une bonne paire de baskets (enfin, je croyais qu'elle était bonne), qui m'a un peu ruinée d'ailleurs. J'avais vraiment pris goût à cette course matinale quasi quotidienne. J'aimais la sensation d'avoir fait bouger mon corps, j'aimais voir le soleil se lever, les plagistes installer les transats, les gens promener leur chien. Mais au bout de 5 courses (8 jours), j'ai commencé à sentir une petite douleur au pied gauche : "Bôf, ma chaussure doit être un peu serrée". Tu parles. J'ai voulu arrêter de courir quelques jours pour laisser reposer. Et bien je n'ai pas pu recourir. J'ai attendu 1 semaine que la douleur soit vraiment intenable pour aller voir le médecin. Il a été formel "Arrête de courir quelques temps, ne marche pas dans le sable, ne marche pas trop longtemps, ne fais pas de vélo. Et change de chaussures. " Super.
J'ai donc appris que chacun a une façon particulière de courir et que toutes les chaussures de course ne vont pas à tout le monde. Les chaussures que j'avais achetées ("Elles sont très bien, m'a dit le vendeur, c'est ce que prennent les coureurs qui préparent le marathon" ), des "Foulée universelle" ne me conviennent donc pas. Comment est-ce possible, si c'est universel ça doit aller à tout le monde, non ?! J'ai donc découvert que certains avaient une foulée pronatrice, d'autres supinatrice, et d'autres universelle. Tout est expliqué . Vous le saviez, vous ?
Voila 10 jours que je fulmine, que je vois mes chaussures toute neuves près de la porte et qui sont à mettre à la poubelle, et surtout que je me traîne presque par terre le soir parce que j'ai dû forcer sur le muscle toute la journée en marchant, et que je voudrais juste qu'on ampute mon pauvre pied.
Je savais que le sport était mauvais pour la santé. Surtout la mienne. J'avais essayé le foot je m'étais ruiné le poignet pendant 3 mois ( le droit en plus), et là je n'ai pas du tout voulu faire des prouesses, mais juste courir et je ne suis bonne qu'à m'abîmer le muscle du pied / mollet ! Vive les vacances. Alors maintenant, le matin, je dors ! Et la plage, j'y vais avec mon Prince le soir, quand tout le monde rentre pour aller prendre l'apéro ! Ce n'est vraiment pas de la mauvaise volonté de ma part, car je voulais vraiment prendre un rythme pour courir régulièrement à la rentrée, de retour à Paris. Conclusion : une princesse ne doit jamais faire de sport. Ça, c'est certain.
Source images : Weheartit
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mercredi 27 juillet 2011

Le Petit Prince

J'ai souvent une soudaine et furieuse envie de relire Le Petit Prince. C'est une envie qui me prend, comme ça. Ce n'est même pas pour lire l'intégralité du texte, mais certains morceaux seulement. La dernière fois, c'était à Kathmandu, il y a deux mois. Je pensais au paragraphe qui évoque la préparation et la naissance de la Fleur, alors j'ai fait plusieurs bouquinistes pour enfin trouver l'ouvrage en français (j'ai d'ailleurs trouvé fou de parvenir à dénicher plusieurs exemplaires de cette oeuvre de Saint-Exupéry chez un revendeur népalais ! )
Et j'ai lu ce passage que je cherchais à reconstruire dans mon esprit depuis plusieurs jours.
Quand j'étais petite, ma mère me faisait écouter le Petit Prince lu par Gérard Philippe : une merveille ! Il m'arrive encore souvent de l'écouter. J'aime la philosophie qui se cache derrière les mots simples, l'histoire touchante, les personnages très attachants. A tous les âges, on peut comprendre un sens toujours plus fin, toujours plus pointu. Le texte me fait m'envoler dans les étoiles, me permet de voir la vie sous un angle nouveau et peu habituel. Ces phrases : " On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux " font partie de mes préférées : je trouve que c'est tellement vrai, tout en étant poétique ! Une véritable invitation au voyage.


Cela fait deux jours que j'ai envie de relire ce livre, et je ne prends toujours pas le temps de le faire !
Et vous, qu'est-ce que vous en pensez, du Petit Prince ?

Source image : Weheartit
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dimanche 24 juillet 2011

Vacances à la mer

Je suis donc à la mer depuis plus d'une semaine maintenant. J'y ai une petite routine bien huilée. Non non, je ne passe pas ma journée à étouffer au soleil, baignée dans le monoï. Pour moi, les vacances ne sont pas synonymes de grasses mat' ni de concours Miss Maillot de bain.
Ce que j'aime, c'est me lever tôt, vers 7h, prendre un bon petit déjeuner sur la terrasse, devant la mer à regarder le jour s'installer, puis enfiler mes baskets, aller à la plage et courir (un peu, n'exagérons rien, je ne suis pas du tout sportive d'ailleurs, en vrai). Puis, petit bain de mer (à cause du vent elle est absolument glacée, mais étant donné la météo dans tout le reste de la France, je ne vais pas me plaindre) pour nager, et séchage sur la plage presque vide.
C'est ce moment que je préfère à la mer, lorsque personne n'est encore allé sur le sable et qu'on voit les traces d'oiseaux qui semblent avoir fait la fête toute la nuit. Ce qui m'étonne toujours, et me fait rire un peu jaune, c'est de voir les retraités qui ne veulent pas manquer une minute de soleil et arrivent, armés de parasols, de magasines people et de crème solaire dès 8h du matin. Ils s'installent toujours à la même place (ils ont bien raison !) et la valse du bronzage et du potinage commence. J'ai beaucoup ri hier en voyant une vieille dame noire et crevassée de soleil, seins nus évidemment, allongée sur le dos qui se tenait, une jambe en l'air pour bronzer partout, ou bien une autre qui se tenait les des avant-bras en l'air pour bien bronzer l'endroit du corps qui, sans doute, est le plus difficile à faire changer de couleur. Je me sens comme une blanc-bec à côté de ces messieurs et ces dames, moi qui pourtant ai un peu doré depuis mon arrivée.
A cette heure , les plagistes commencent à tout installer, personne ne s'est encore risqué à se mouiller, les bateaux dorment encore, comme les vacanciers.

Puis je rentre, et je reprends un petit déj (il n'y a rien de meilleur qu'un deuxième petit-déjeuner, non ?), ou bien nous allons au café du village prendre une grosse brioche au sucre et du café (il faut bien se récompenser un peu, pour se donner du courage pour le lendemain !) Et la journée commence.


C'est le premier été depuis toujours, je crois, où je n'ai rien à faire. Pas de devoirs, pas de listes de lectures imposées par l'école, pas de stage. J'attendais une telle occasion depuis bien longtemps pour commencer un bouquin qui promettait d'être génial : la Saga des Forsyte, de John Galsworthy, dont l'ensemble fait 2500 pages. Certains d'entre vous qui ont connu les années 1970 doivent avoir connu le feuilleton télé. Je suis aux anges, c'est merveilleusement écrit, la narration est intelligente et prenante. Je le conseille, si  vous avez le temps et aimez ces saga intergénérationnelles du début du siècle.

Je passe donc mes journées à lire et folâtrer, boire du thé, profiter. Je ne vais à la plage que le matin, pour mon plus grand bonheur. Le reste du temps, je batifole à la maison et dans le jardin. Je regarde la mer et les changements de lumière sur le paysage, en rêvant de rester ici pour toujours, ou de re^partir en Inde ou au Népal, parce que mine de rien, l'aventure quotidienne et le dépassement de soi me manque. Je suis ici avec une partie de ma famille, mon Prince bien sûr, et chacun fait ce qu'il veut, quand ça lui chante. Ce qui est sûr, c'est qu'on fuit tous les repères de touristes et de vacanciers ! Bande de sauvages que nous sommes !
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jeudi 21 juillet 2011

Episode 12 : Kathmandu partie 1

Depuis le dernier épisode qui parlait de Chitwan Park (ici), j'ai un peu délaissé la chronique indienne et népalaise pour d'autres articles. Je reviens donc avec ce 12ème épisode, sur Kathmandu cette fois !
Qui a dit que Kathmandu était une ville de drogués ? On ne me l'aurait pas dit avant que j'y mette les pieds, je n'aurai pas trouvé cet endroit plus junkie qu'un autre. Excepté les 2-3 fois où on m'a sussuré une liste interminable de drogues dans l'oreille, alors que j'avais le nez en l'air pour regarder les rues. L'épisode de Kathmandu a duré 4 jours, je ne peux donc l'expédier en un billet, et je veux me remettre un peu dans le bain du voyage qui commence à dater (à mon plus grand désarroi) ! Nous sommes donc parties de Chitwan en bus (depuis le bus de l'enfer j'avais un peu peur), mais en réalité, tout s'est bien passé, les paysages étaient magnifiques. Nous sommes passés par une route de montagne, dans des gorges très boisées et vertes. C'était un environnement reposant (ce qui est précieux là-bas !) même s'il y avait des ordures qui traînaient un peu partout, comme toujours. Nous sommes arrivées dans cette affreuse ville, du moins c'est la première impression qu'on en a eue. Aucune cohérence, des constructions qui semblaient parachutées ça et là sans même se toucher, des architectures d'époques diverses, souvent délabrées. La ville s'étend sur des kilomètres, comme une zone industrielle. Nous avons rejoint avec soulagement le centre historique en taxi.

Notre guide conseillait le Kathmandu Guest House, meilleur hôtel de la ville, où il y avait parait-il des listes d'attente de plusieurs semaines. On a quand même essayé de trouver quelque chose là, et lorsque nous avons pénétré ces grandes portes, à l'abris de la cohue de la rue, je me suis sentie revivre. Propreté, grandeur, marbre et boiseries, petite fontaine, ravissant restaurant-terrasse, serveurs et personnel en livrée. Tout était beau. Je n'avais pas vu tant de propreté depuis des semaines. Des gens prenaient le thé sur une nappe sur l'herbe, une herbe bien verte et bien tondue. Je pleurais presque en pensant qu'on n'aurait pas de chambre. Et, surprise ! Ils avaient des chambres disponibles, et nous avons choisi une chambre à 12$ la nuit pour 2. L'hôtel le plus luxueux que nous ayons eu.

C'était un véritable hôtel grand luxe pour touristes, où nous avons pu faire laver nos affaires au pressing. Du propre repassé, quel bonheur ! Nous avons eu presque honte en se rendant compte du prix de la chambre, presque 4 fois plus élevé que tous les autres hôtels. Mais nous devions y passer 4 nuits, alors pourquoi ne pas se faire un peu plaisir ? Cet endroit était si cosmopolite que nous avons payé le séjour en 4 devises : euros, dollars, roupies népalaises et roupies indiennes !

Trève de bavardages, je vais vous parler de Kathmandu ! Enfin, seulement de la première journée, assez light, car les autres ont été si riches en évènements qu'elles méritent leur propre article.
épuisée mais heureuse
Nous nous sommes donc baladées dans le quartier outrageusement touristique, Thamel ; je n'avais pas vu tant d'Occidentaux depuis mon arrivée. On voulait dévaliser les magasins, qui vendaient des étoles plus belles les unes que les autres, des babioles plus inutiles les unes que les autres, à des prix toujours plus négociables et toujours plus imbattables. Et moi, depuis mon arrivée à Darjeeling (5 jours plus tôt), je n'avais qu'une idée en tête : acheter un tapis. Je ne sais pas pourquoi. Et bien après plusieurs magasins et après avoir fait sortir des centaines de tapis qui ne me convenaient jamais, je L'AI trouvé. On avait beau m'en montrer d'autres, c'était celui-ci qu'il me fallait. 120$, quelle blague ! J'étais désespérée qu'il soit si cher. Alors nous sommes entrés dans une négociation serrée (tout comme le serait la fermeture de mon sac si je l'achetait). J'ai tenu bon, je suis partie puis revenue. Je l'ai eu, à un prix très raisonnable. J'étais tellement heureuse ! Un beau tapis en fil de soie brodé à la main, dans des couleurs agréables et douces. J'étais sûre que ce tapis était magique, que c'était un tapis volant (en réalité, nous aurions bien voulu qu'il le soit, à certains moments d'enfer dans les jours suivants, pour rentrer saines et sauves à l'hôtel...). J'ai acheté une couverture en laine de Yack, car je trouvais ça absolument extraordinaire (bien qu'il fasse 45°C), et pas mal d'étoles. En rentrant à l'hôtel, une chose était sûre : tout cela ne rentrerait jamais dans mon sac à dos déjà bondé.
Nous avons découvert que Kathmandu est une ville qui reçoit tellement d'étrangers que trouver des livres en Français ou en Anglais est un véritable plaisir. Il y avait des bookshops à chaque coin de rue de ce quartier, qui faisaient des échanges de bouquins. Chat et moi, grandes buveuses de thé, sommes aussi de grandes consommatrices de livres : nous adorons surtout les livres d'occasion, et là nous étions servies. On voulait tout prendre ! Pas pour les lire et les échanger, mais pour les rapporter en France ! Il y a des cyber café partout, des publicités en surnombre, des restaurants divins cachés dans de petits jardins fleuris et propres. L'ambiance de ce quartier était sympa, mais en dehors, Kathmandu n'échappe pas à la règle : l'odeur est parfois intenable !

Cette nuit-là, j'ai bien dormi pour la 3ème et dernière fois du voyage : 3 nuits complètes en 3 semaines, qu'en pensez-vous ? J'avoue qu'en plus des émotions, de la chaleur et de la fatigue induite par les lieux et les activités, cette fatigue-là m'aurait achevée si j'étais restée plus longtemps. D'ailleurs, j'ai pété les plombs à l'aéroport avant mon retour, mais je vous raconterai tout ça dans les temps.

Dans les prochains épisodes népalais, je vous parlerai d'ambassade, de temples, de singes, de promenade qui se transforme en cauchemar, et de plein d'autres choses encore !
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mercredi 20 juillet 2011

Sur le pont d'Avignon on ne dansera plus en rond

Je vous l'avais annoncé ici : j'étais prête à tout pour aller à Avignon cet été, après 15 ans d'absence. Je voulais absolument voir cette pièce, Enquête sur Hamlet, écrite et mise en scène par un couple d'amis comédiens qui m'ont presque vue naître. Alors hier, en famille restreinte, direction Avignon ! Ce n'est qu'à 200 km de là où nous sommes, donc en 2h ça serait bouclé, et nous aurions le temps de nous promener (ou de voir une autre pièce, car je suis gourmande de théâtre en ce moment).
Au bout de 50km, il s'est mis à pleuvoir tellement fort que nous nous demandions si nous n'allions pas faire demi tour. Enfin, de mon côté, je n'avais pas trop la tête à ça puisque j'ai voulu profiter de la voiture pour téléphoner un peu aux diverses administrations pour le nouvel appartement. Grand mal m'a pris! J'ai parlé 2h (je ne plaisante pas) avec une dizaine de services différents de Neufbox, qui ne pourra installer Internet que vers la fin du mois d'octobre (!!!) Donc j'étais furieuse, mais j'ai essayé de ne craquer qu'à la fin, et je dois dire que je suis fière de n'avoir hurlé que sur la 12ème et dernière opératrice. Mais cela n'a pas servi à grand chose puisqu'aucune solution ne peut être apportée à mon problème.

Au bout de 150km, conseil de famille sur une aire d'autoroute : est-ce qu'on allait renoncer ? Je pense que tout le monde y était prêt, mais c'était trop bête d'être arrivés jusque-là pour repartir broucouilles. Alors nous avons continué, et sommes arrivés avec soulagement dans un Avignon magnifiquement ensoleillé, 4h après notre départ. Pour nous consoler un peu, nous sommes allés manger sur le pouce dans un endroit où ma mère allait très souvent lorsqu'elle jouait à Avignon : La Mirande.

Endroit de beauté silencieuse, de luxueuse douceur, de pureté rassurante. Jardin protégé aux pieds du Palais des Papes, où les rosiers iceberg Fée des neiges côtoient les Pierre de Ronsard et les citronniers, ainsi que les Hydrangeas avec le chèvrefeuille, et encore d'innombrables plantes délicates. En rentrant là, mon petit frère de 14 ans nous a quand même dit :

"Là, tout n'est qu'ordre et beauté, 
Luxe, calme et volupté"

J'avais ça en tête quand il l'a dit. Et franchement, réciter un poème quand il entre dans un lieu n'est pas dans ses habitudes. Ce lieu magique et intemporel nous a ensorcelés. Le maître d'hôtel nous a accueillis avec une gentillesse sincère, et une nuée de serveurs est arrivée en papillonnant pour nous installer dans ce jardin des Hespérides. Nous avons bu un champagne qui m'a paru extraordinaire de bulles dorées. J'ai croisé Jeanne Moreau, merveilleuse vieille dame à la voix si belle, rauque et grave. Elle déjeunait à 10 mètres, et une douceur bienveillante s'émanait d'elle.
J'aime cet univers simplement beau. Nous avons pourtant dû nous en arracher pour courir au théâtre du Petit Chien qui Fume, pour voir notre pièce. Thème intéressant, reprise d'un bouquin de Pierre Bayard. Mise en scène psychédélique et amusante, les acteurs étaient très bons, et il y avait des morceaux de la pièce de Shakespeare qui étaient repris, ce qui m'a beaucoup plu car j'aime les pièces "classiques". Faire le postulat que l'auteur se serait trompé, ou que le personnage qu'il crée serait indépendant de la plume de l'auteur, voilà qui donne à réfléchir! Les hypothèses tournaient un peu trop autour d'elle-mêmes, mais l'ensemble était appréciable : j'ai passé un bon moment.

Avant de reprendre la route, retour à La Mirande pour boire un thé dans ce lieu exquis. Mais quelle catastrophe ! Les pâtisseries (pas celles qu'on avait commandées) sont arrivées tellement après le thé qu'il était froid, la théière minuscule remplie à moitié n'a fait que frustrer notre soif de grandes buveuses de thé, ma mère et moi. Les gens qui venaient repartaient tellement ils devaient attendre qu'arrive l'unique pauvre serveuse qui devait tout faire. Où était passé l'essaim de serveurs joyeux du midi ? Peut-être que cela nous a permis de quitter ce lieu d'exception avec un peu moins de peine. On nous a toutefois offert de généreuses tranches d'un merveilleux gâteau au pavot, un délice frangipané qui réveille les papilles !

L'aller était presque oublié, quand nous avons dû refaire 4h de route pour rentrer. Pas à cause de la pluie cette fois mais des embouteillages et des routes mal indiquées. Je n'en pouvais plus. Alors à Avignon, Vincent Delerm nous dit qu'il "y a des projets balèzes", j'en suis sûre ! Mais je ne sais pas si j'y retournerai de sitôt, peut-être que ces 8h de trajet pour 1h30 de pièce ont été un peu de trop. Pourtant, j'ai aimé l'ambiance théâtrale à chaque coin de rue, où des centaines d'affiches étaient placardées, tellement qu'on ne saurait que choisir ! Mais tout est sale, des papiers et flyers jonchent le sol, des comédiens épuisés tentent de rameuter du public. Peut-être y retournerai-je dans 15 ans, pour ne pas faillir à la tradition !
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vendredi 15 juillet 2011

Comment noyer le poisson

Je voudrais vous raconter comment noyer le poisson. C'est assez spectaculaire.
Mon appartement est dans un petit immeuble parisien tout mignon, avec deux ravissantes cours fleuries et refaites à neuf, on se croirait dans une ville varoise. L'appartement est clair et lumineux. Je le disais dans mon précédent billet, il est dans un quartier super, près d'une boulangerie absolument divine... Et si nous avons pris celui-là et pas un autre, c'était pour son potentiel, non pour ce qu'il était au moment de la visite. Le lendemain de la remise des clés, ma mère est venue à l'appartement pour estimer un peu les quelques retouches nécessaires. Quand elle est entrée, son oeil quasi-expert n'a pas eu besoin de plus de quelques instants pour me faire douter affreusement : avais-je fait une énorme erreur (en en sortant la première fois, j'ai quand même dit à mon Prince "Partons vite de cet horrible endroit", peut-être aurais-je dû écouter cette intuition) ? Ma mère était carrément outrée et m'a demandé de faire monter ma propriétaire immédiatement (elle habite au rez-de-chaussée). C'est une vieille dame qui a l'air de posséder une gentillesse naturelle mais qui a également l'air d'une pingrerie tout aussi native. C'est ce qui la rend attachante et touchante. Ma mère lui dit ce qu'elle pense de l'état général de l'appartement, qu'elle aurait carrément honte de proposer à la location un appartement pareil. Voila un peu la discussion :

"- Parlons un peu de l'état de l'appartement, qui est clairement mauvais.
- Ah, oui, il y avait un jeune homme qui a voulu peindre l'an dernier, et il ne l'a pas très bien fait.
- (Toujours très polie mais ferme) Mais enfin, ce n'est même pas bien peint regardez-ça, il manque au moins deux couches, il y a des poils de pinceau collés au mur ! Et il n'y a que 2 murs peints !
- Ah, oui...mais regardez, le canapé est tout neuf, regardez (dit-elle en se précipitant pour montrer le matelas du clic-clac)
Rien ne lui est plus ressemblant
- Oui, en effet, mais enfin, regardez le plafond, il y a plein de fissures ! Et la peinture laquée jaune est dégoûtante ! (là, la propriétaire regarde les plinthes au sol, et non le plafond, prenant un air spécial).
- Ah, madame, si vous saviez l'argent que je viens de dépenser pour refaire la cage d'escalier, moi je suis conseil syndical d'immeuble...
- Oui, enfin les charges d'immeuble et la salubrité de l'appartement, ce sont deux choses différentes. Regardez, le robinet de l'évier n'est pas du tout fixé, l'eau part dans tous les sens ! Le carrelage est tout cassé et l'intérieur des placard de la cuisine est tellement sale et cloqué ! On ne peut pas mettre de nourriture là-dedans!
- Oui mais regardez, le frigo, je l'ai changé il n'y a pas longtemps, parce que le jeune homme me l'avait bousillé..
- Qu'appelez-vous pas longtemps? Parlons-en du frigo, il est absolument dégoûtant, regardez les joints, ils sont noirs ! Il a au moins 20 ans ce frigo !
- Oui, mais regardez les plaques en vitro-céramique, il faudra qu'elle nettoie avec un produit spécial hein.
- Bien sûr, c'est ce qu'elle fera ! En attendant, cet appartement a besoin de sérieux travaux parce que là, c'est carrément invivable...
- Ah oui, mais la petite jeune fille qui habitait là était très bien, et puis regardez, mon fils qui est architetce, a visité l'appartement. Il  m'a dit de ne pas trop m'en faire m'a dit de mettre un petit bouchon pour retenir l'eau du lavabo de la salle de bain...
- D'accord, mais ce n'est pas le plus important, regardez les joints de cette douche, ils sont complètement à refaire ! C'est comme l'évier de la cuisine, si vous ne faites rien, vous aurez un sérieux dégât des eaux et ça risque de vous couter très cher, puisque vous habitez en dessous.
- Les locataires font ce qu'ils veulent chez eux, ils payent le loyer donc je ne m'occupe pas de ce que les gens font...
- Non bien sûr, mais les murs vous appartiennent, donc vous devez les rendre salubres et les entretenir, sinon je crains un très gros dégât des eaux...
- Ah madame, mais j'ai mis le bouchon dans le lavabo, ça va bien retenir l'eau..."

Au bout d'un moment, sans doute agacée, la propriétaire nous a dit "Bon, Madame, qu'est-ce que vous voulez ? Parce que moi j'ai choisi votre fille, j'avais au moins 25 personnes qui voulaient l'appartement..."
Ma mère a sauté sur l'occasion : "Et bien, il serait normal que vous défalquiez un mois de loyer, car les travaux coûteront sans doute plus...Que proposez-vous?"
"- Ah non, je ne veux pas donner un loyer, mais je veux bien baisser le loyer de 100€ pendant, disons, 6 mois."

Bien sûr, je n'ai pas fait de
 photos "avant/après", donc
ceci n'est pas mon vrai avant. 
On a donc trouvé un arrangement, après une demi-heure de discussion sur des murs qui pouvaient s'effondrer, la crasse qui pouvait s'accumuler dans tous les coins, les prises électriques même plus aux normes qui pouvaient mettre le feu, avec la dame qui continuait à élucubrer sur la télé qui ne marche pas, et à exhiber fièrement un petit bouchon en plastique pour le lavabo. Elle nous a même dit plusieurs fois avoir un double des clés "Si jamais il y a le feu, mais sinon je ne rentre pas chez les gens." Dois-je m'inquiéter ? Car s'il y a le feu, les pompiers passent par la fenêtre. Ou enfoncent la porte. Non ?

Pour pouvoir seulement emménager dans un appartement sain, il a fallu 2 ouvriers à temps plein pendant 2 jours, une super soeur fée 2 après-midi pour percer, re-jointer, nettoyer et tutti quanti, et d'innombrables heures je j'ai passées à récurer, astiquer, installer. Mais maintenant, il est bien joli ce petit nid d'amour !
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samedi 9 juillet 2011

Fracassant Capitaine Fracasse !

Jeudi soir, je suis allée voir une pièce au Théâtre 14 : Il Capitano Fracasse, mis en scène par Jean-Renaud Garcia. En plein milieu de mon emménagement et du déménagement de ma famille dans 2 jours, aller au théâtre paraissait un peu surréaliste. Mais nous allions y voir un ami comédien de ma mère, qui était d'abord son professeur il y a 30 ans, et avec qui elle a joué des années. J'ai encore des souvenirs du festival d'Avignon avec lui et sa troupe : j'avais 5 ou 6 ans et je m'amusais à me déguiser dans les coulisses.
Ma dernière expérience au théâtre n'ayant pas été très heureuse, je craignais un peu d'y aller. Et bien, je n'ai pas été déçue !
Il y avait tout ce que j'aime : des scènes de capes et d'épées, de la Comedia dell'Arte, du burlesque et de l'humour, de la tristesse et de la romance, du marivaudage, de la fourberie et des intrigues.
L'histoire ? Pas celle du Capitaine Fracasse de Théophile Gaultier, enfin pas exactement. Il s'agit, en 1630, d'une troupe de comédiens itinérants qui se retrouvent à Brive-la-Gaillarde par une nuit d'orage, et demandent l'hospitalité au Baron de Sigognac, qui décide le lendemain de suivre cette joyeuse bande pour échapper à sa vie pauvre de solitaire sans le sou.
Chaque comédien de la troupe était baptisé sous un nom de personnage qu'il incarne quelle que soit la pièce : on a par exemple Léandre le soupirant romantique, Isabelle la jeune première, Séraphina la briseuse de coeurs, Matador le poète... C'est comme ça que Sigognac est devenu le Capitaine Fracasse ! Le plus drôle était que les comédiens dans la pièces semblaient avoir pris les traits de caractère du personnage de théâtre qu'ils incarnaient...belle mise en abîmes !

La pièce semble en vers sans l'être vraiment, ce qui la rend très rythmée. Il y a des références théâtrales intelligentes, toute la salle a parfois beaucoup ri, les décors étaient simples, les costumes d'époque, et les acteurs épatants. D'aucun on aurait pu dire "bôf, moyen celui-là". Ils étaient tous exceptionnels, jouaient parfois plusieurs rôles et parvenaient à donner une âme à chacun de leurs personnages. Claire Maurier jouait également, charmante vieille dame qui incarnait Ninon dans Angélique (mais également la tenante du bar dans Amélie Poulain) entre bien d'autres rôles. On aurait dit une succession de tableaux, c'était super. Pas le temps de s'ennuyer, il se passait toujours quelque chose et chaque scène était finement travaillée et interprétée. Pour la première fois au théâtre j'ai vu des combats d'épées, et pas qu'un seul ! Il y avait des duels, mais aussi des combats à 4 ou 5, c'était incroyable ! Le duel final était joué au ralenti, on se serait véritablement crus dans un film de capes et d'épées. J'adore !

Je ne peux malheureusement pas vous conseiller d'aller voir cette pièce puisqu'elle se termine aujourd'hui, mais je crois qu'il y aura d'autres dates ailleurs, en France et en Suisse. Cela m'a donné envie, en tout cas, de lire le texte de la pièce car il était vraiment bon. Je n'ai pas envie de m'arrêter là, cela m'a donné très envie également de relire certaines pièces de Molière et de Marivaux, entre autres ! Cela m'a réconciliée avec le théâtre, et je suis ravie d'être revenue habiter Paris pour pouvoir y aller plus souvent (oui je sais, à Toulouse je pouvais aussi, mais à part la ligue d'impro la Brique de Toulouse, j'ai toujours été déçue là-bas). Je vais essayer aussi d'aller au Festival d'Avignon, car cet ami y monte une pièce qui a l'air super : Enquête sur Hamlet. Un polar shakespearien qui fait l'hypothèse que l'auteur invente ses personnages mais que ceux-ci deviennent autonomes dans l'histoire. Ainsi, Shakespeare dit que c'est Claudius qui aurait tué le vieil Hamlet. Mais ne se tromperait-il pas ? A suivre !
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dimanche 3 juillet 2011

Me voila Parisienne !

Ça y est, c'est officiel ! J'ai récupéré les clés de mon nouveau chez moi vendredi ! Bon, ce n'est pas un palais, mais je vais pouvoir y vivre avec mon Prince. Il n'est pas très grand, mais il est dans un ravissant quartier dans lequel je rêvais d'habiter, sans croire que ça serait possible un jour. Je ne peux pas encore poser ma brosse à dent sur le lavabo, car l'appartement est dans un tel état qu'il est nécessaire de faire des travaux. Et ces travaux, je ne peux même pas les faire moi-même car il ne s'agit pas que d'un vulgaire coup de pinceau. Donc je vais devoir encore attendre un peu pour y être, au moins une semaine. Il me tarde d'avoir une petite maison à moi, depuis le temps que j'ai quitté mon autre appartement ! Ça va bientôt faire 2 mois que je vis dans les sacs de voyage, avec mes affaires éclatées un peu partout, chez tout le monde. Je ne sais même plus ce que j'ai ! Je voudrais qu'il n'y ait que le nécessaire, des choses jolies mais utiles, rien de trop. Cela va donc être un véritable challenge pour moi, mais je vais essayer de m'y tenir.
Une des premières choses que je ferai lorsque je serai bien installée, sera de descendre chez le fleuriste d'en face, et m'offrir un merveilleux bouquet de pivoines. J'ai hâte!
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