Quand j'étais petite c'était mon rêve, je me souviens même dire à mon père : "Celui qui m'emmènera voir le ballet du Lac des Cygnes, je l'épouserai". Pourquoi ce ballet plus qu'un autre ? Aucune idée. Je sentais, dans mes tripes, qu'il fallait que je le voie un jour. Et ce jour, c'était dimanche dernier. Cela faisait presque 6 mois que ma soeur et moi avions acheté nos places, et depuis une semaine, je trépignais d'impatience.
J'adore les ballets, j'en parlais un peu ici et là, et du fait que depuis 2 ans, mon week-end de Toussaint était consacré à une petite virée londonienne pour aller voir un ballet au Royal Opera House. Là, il s'agissait du Saint-Saint-Pétersbourg Ballet Theater : je pouvais donc m'attendre à avoir une mise en scène classique, avec décors et costumes comme j'aime. Avec la frénésie qui avait entouré Black Swan l'an dernier, que j'avais détesté, je craignais qu'ils aient voulu faire une adaptation du même acabit de cette oeuvre grandiose.
Mais c'était parfait. Des corps de ballet sublimes : la cour des cygnes blancs était composée de 25 ballerines, présentes toutes ensemble, accompagnant la musique de gestes délicats et doux. Lorsqu'elles se mouvaient toutes en même temp, le bruit que faisaient leurs chaussons ressemblait à s'y méprendre à un bruissement d'ailes. Elles incarnaient la beauté et la finesse d'un cygne : elles étaient presque cygne.
J'aime voir des ballets, parce que l'anatomie de ces corps est incroyable. Ces êtres se sont façonnés des corps contre la nature, les ont meurtris, contraints, des corps de danseurs, c'est affreux "de près". Mais ils sont si beaux lorsqu'ils dansent, si gracieux et harmonieux, souples et limpides comme de l'eau, légers comme le vent, dynamiques et fougueux comme les flammes. Ils s'illuminent et vivent. Et c'est éblouissant de beauté.
L'histoire, vous la connaissez sûrement : la belle Odette, sous l'emprise du méchant sorcier Rotbart, se transforme en cygne blanc le jour, et redevient jeune fille la nuit. Le Prince Sigfried, qui vient d'avoir 18 ans et doit choisir une épouse, la rencontre et en tombe éperdument amoureux. Pour vaincre le maléfice, il doit faire connaître son amour au monde entier. Mais le soir de la grande fête où le Prince doit annoncer son choix, Rotbart vient accompagné de sa fille Odile, qui ressemble à Odette à un tel point que Sigfried la prend pour celle qu'il aime, et il déclare sa flamme à la mauvaise femme : le cygne noir. Lorsqu'il se rend compte de sa méprise, il court sauver sa belle d'une mort certaine, doit se battre avec le ravisseur qu'il parvient à vaincre, pour épouser Odette, délivrée de son sort.
La musique de Tchaïkovski est merveilleuse, elle m'a entraînée pendant trois heures dans de douces rêveries, elle m'habitait, je ne pensais pas au reste du monde, plus rien n'avait d'importance. La harpe, très présente, me faisait imaginer des dryades jouant dans les eaux claires d'un torrent.
C'était magique. Enfin, presque. Sartre disait "L'enfer c'est les autres", et bien je le confirme. Peut-être que les ballets ne devraient pas être si "démocratisés" et "grand public". Peut-être est-ce parce que ce spectacle se déroulait au Palais des Congrès et non dans un opéra ? Mais ces milliers de spectateurs peu attentifs et respectueux m'ont un peu gâché mon plaisir et mon bonheur.
Tout ce qui compte pour eux semblait être d'applaudir, le plus fort possible, le plus longtemps possible, et avant que la musique ne s'arrête.
Dès que les notes faiblissent : tonnerre d'applaudissements. C'était systématique et choquant même si on s'y attendait car tous nos voisins ont leurs mains prêtes à se déchaîner. Et ils ne s'arrêtaient toujours pas, bien que la musique ait repris. Un moment, tout était silencieux, les danseurs attendaient, les musiciens aussi. C'était un silence beau, tranquille, et pourtant, un voisin a grogné "mais qu'est-ce qu'ils attendent, ils se passe quoi, là?!" Merci de gâcher mon silence, monsieur !
Si le compositeur a ménagé un moment de silence précisément à cet endroit-là, c'est pour qu'on en admire toute la profondeur, qu'on puisse reprendre notre souffle, pour qu'on puisse être laissés à la rêverie de la magnificence que l'on vient d'entendre, avant d'être de nouveau emportés dans le tourbillon mélodieux des notes de musique, non? Les danseurs ne sont pas les seuls à apporter de la beauté au spectacle : les musiciens, même au fond de leur fosse d'orchestre, participent grandement à nous faire rêver, mais le public n'en a cure. Pourtant, un ballet n'est pas un seul spectacle visuel, sinon il faut aller voir du muet.
Il y a diverses versions du Lac des cygnes, parfois le cygnes meurt, d'autres fois non. Là, la fin est heureuse, mais la musique est la même, et j'aime beaucoup cette musique de fin...
Source images : Weheartit et Google images, source vidéo : youtube
J'adore les ballets, j'en parlais un peu ici et là, et du fait que depuis 2 ans, mon week-end de Toussaint était consacré à une petite virée londonienne pour aller voir un ballet au Royal Opera House. Là, il s'agissait du Saint-Saint-Pétersbourg Ballet Theater : je pouvais donc m'attendre à avoir une mise en scène classique, avec décors et costumes comme j'aime. Avec la frénésie qui avait entouré Black Swan l'an dernier, que j'avais détesté, je craignais qu'ils aient voulu faire une adaptation du même acabit de cette oeuvre grandiose.
Mais c'était parfait. Des corps de ballet sublimes : la cour des cygnes blancs était composée de 25 ballerines, présentes toutes ensemble, accompagnant la musique de gestes délicats et doux. Lorsqu'elles se mouvaient toutes en même temp, le bruit que faisaient leurs chaussons ressemblait à s'y méprendre à un bruissement d'ailes. Elles incarnaient la beauté et la finesse d'un cygne : elles étaient presque cygne.
J'aime voir des ballets, parce que l'anatomie de ces corps est incroyable. Ces êtres se sont façonnés des corps contre la nature, les ont meurtris, contraints, des corps de danseurs, c'est affreux "de près". Mais ils sont si beaux lorsqu'ils dansent, si gracieux et harmonieux, souples et limpides comme de l'eau, légers comme le vent, dynamiques et fougueux comme les flammes. Ils s'illuminent et vivent. Et c'est éblouissant de beauté.
L'histoire, vous la connaissez sûrement : la belle Odette, sous l'emprise du méchant sorcier Rotbart, se transforme en cygne blanc le jour, et redevient jeune fille la nuit. Le Prince Sigfried, qui vient d'avoir 18 ans et doit choisir une épouse, la rencontre et en tombe éperdument amoureux. Pour vaincre le maléfice, il doit faire connaître son amour au monde entier. Mais le soir de la grande fête où le Prince doit annoncer son choix, Rotbart vient accompagné de sa fille Odile, qui ressemble à Odette à un tel point que Sigfried la prend pour celle qu'il aime, et il déclare sa flamme à la mauvaise femme : le cygne noir. Lorsqu'il se rend compte de sa méprise, il court sauver sa belle d'une mort certaine, doit se battre avec le ravisseur qu'il parvient à vaincre, pour épouser Odette, délivrée de son sort.
La musique de Tchaïkovski est merveilleuse, elle m'a entraînée pendant trois heures dans de douces rêveries, elle m'habitait, je ne pensais pas au reste du monde, plus rien n'avait d'importance. La harpe, très présente, me faisait imaginer des dryades jouant dans les eaux claires d'un torrent.
C'était magique. Enfin, presque. Sartre disait "L'enfer c'est les autres", et bien je le confirme. Peut-être que les ballets ne devraient pas être si "démocratisés" et "grand public". Peut-être est-ce parce que ce spectacle se déroulait au Palais des Congrès et non dans un opéra ? Mais ces milliers de spectateurs peu attentifs et respectueux m'ont un peu gâché mon plaisir et mon bonheur.
Tout ce qui compte pour eux semblait être d'applaudir, le plus fort possible, le plus longtemps possible, et avant que la musique ne s'arrête.
Dès que les notes faiblissent : tonnerre d'applaudissements. C'était systématique et choquant même si on s'y attendait car tous nos voisins ont leurs mains prêtes à se déchaîner. Et ils ne s'arrêtaient toujours pas, bien que la musique ait repris. Un moment, tout était silencieux, les danseurs attendaient, les musiciens aussi. C'était un silence beau, tranquille, et pourtant, un voisin a grogné "mais qu'est-ce qu'ils attendent, ils se passe quoi, là?!" Merci de gâcher mon silence, monsieur !
Si le compositeur a ménagé un moment de silence précisément à cet endroit-là, c'est pour qu'on en admire toute la profondeur, qu'on puisse reprendre notre souffle, pour qu'on puisse être laissés à la rêverie de la magnificence que l'on vient d'entendre, avant d'être de nouveau emportés dans le tourbillon mélodieux des notes de musique, non? Les danseurs ne sont pas les seuls à apporter de la beauté au spectacle : les musiciens, même au fond de leur fosse d'orchestre, participent grandement à nous faire rêver, mais le public n'en a cure. Pourtant, un ballet n'est pas un seul spectacle visuel, sinon il faut aller voir du muet.
Il y a diverses versions du Lac des cygnes, parfois le cygnes meurt, d'autres fois non. Là, la fin est heureuse, mais la musique est la même, et j'aime beaucoup cette musique de fin...
Source images : Weheartit et Google images, source vidéo : youtube
Magnifique ballet !
RépondreSupprimerDu coup, tu as épousé ta soeur ?
Je regrette de ne pas avoir pris mes places pour aller le voir, je rêve de voir ce ballet, le lac des cygnes depuis très longtemps!
RépondreSupprimerLe lac des cygnes, c'est juste magique à l'Opéra ! comme je te comprends ....
RépondreSupprimeralors là, tu m'as donné envie de voir un ballet... je tanne déjà ma moitié pour aller voir un vrai beau spectacle de danse, qui en fait doit être proche du ballet... çà devait être magnifique...
RépondreSupprimeralors que je ne suis pas forcément sensible à cet art (j'ai un peu honte après un billet pareil), tu m'as donné envie! :o)
RépondreSupprimerça devait être magnifique, et moi j'ai bien aimé Black Swan ^^
RépondreSupprimerCe qui m'agace, ce sont toutes ces versions modernisées qui le dénaturent, alors que ce ballet est juste parfait dans sa version classique. Quelle chance d'avoir pu en voir une version qui fait rêver!
RépondreSupprimerCette musique m'a fait frissonner! Et cette danseuse! Quelle grâce! C'est vrai qu'il y a quelques inconvénients à ce que les ballets deviennent plus "grand public", car certains y vont juste pour dire qu'ils l'ont vu, plutôt que pour admirer cet art...
RépondreSupprimerMerci pour vos petits mots!
RépondreSupprimer@ Colinette : hahaha on pourrait se demander!! Mais non, je vais la laisser à son magicien !
@Culture en vrac : ne regrette rien : le moment viendra, un jour ! C'est un ballet si apprécié, qui traverse les époques, et je suis sûre qu'il y aura, d'ici un an, encore une tournée! Ne désespère pas en tout cas.
@Marinette : tu l'as vu à l'opéra? oui, c'est un ballet merveilleux!!
@Fleurdementhe : oui, vas-y, tanne ta moitié, j'avais réussi à emmener la mienne voir Sylvia l'an dernier, à Londres. Bon, il n'a pas adoré, mais moi je m'étais régalée!! Tu as déjà une idée en tête?
@nana : pas de quoi avoir honte, chacun ses goûts, et heureusement!! Mais si ce billet t'a donné un peu envie de découvrir les ballets, alors je suis ravie!
@Missbavarde : en effet! Black Swan, je comprends qu'on puisse aimer... mais je suis une puriste classique ;-p
@menthealeau : oui je suis d'accord avec toi! J'avais vu un ballet qui avait tourné au cauchemar tellement c'était moderne et sans lien avec la musique... J'essaye d'éviter maintenant ce qui parait trop moderniste!
@anonyme : Oui, ce passage est absolument extraordinaire! Je n'ai pas vu cette danseuse-là, mais elle est impressionnante, même sur youtube on se sent tout chose en voyant ça! Elle dégage une pureté, une beauté et une énergie magnifique je trouve.
Oui, pour le grand public, c'est un peu ça il me semble... en même temps, ça peut permettre aussi à des gens n'ayant pas les moyens d'y aller et y étant très sensibles d'en profiter!!
J'ai adoré ton article découvert sur SBG, il m'a suffit de fermer les yeux pour ressentir tes émotions à la vue de ce merveilleux ballet. MERCI !!
RépondreSupprimerC'est un des plus beau ballets qui soit, j'en aime quelques versions, elles ont toutes leurs particularités, si belles !
RépondreSupprimer@Bunny : merci, voici un petit mot qui me touche beaucoup! je suis vraiment contente d'avoir pu partager mes sensations si fortes sur ce ballet...comme quoi, les mots sont vraiment magiques!
RépondreSupprimer@Océane : oui, magnifique en effet ! J'avais aussi adoré Sylvia et la Belle aux bois dormants, à Londres. Un moment de pur bonheur!