jeudi 29 septembre 2011

Je ne sais pas courir

Ne riez pas : dans la vie, chacun son drame. Et bien le mien (enfin, un des miens), c'est de ne pas savoir courir. Oh bien sûr, je sais mettre un pied devant l'autre, car courir, ce n'est pas bien plus que de marcher vite. Mais détrompez-vous, c'est carrément autre chose.
Cet été, pendant mes vacances inattendues à la mer, j'avais acheté une super paire de baskets et j'avais décidé de me (re)mettre en forme pour être fraîche, dispo et bien dans ma peau à la rentrée. Manque de bol, ces chaussures m'avaient fait si mal que je n'ai plus couru de l'été, j'en avais conclu que le sport est dangereux pour la santé. Était-ce encore une de mes (fausses) excuses pour ne pas en faire ?
En tout cas, mon immobilisme ne pouvait pas continuer, alors je me suis racheté des baskets avec beaucoup de précautions, et j'ai décidé d'un programme faisable : courir 3 fois par semaine. Et en plus, je ne cours que 30 minutes, alors ce n'est pas le bout du monde.

Et bien croyez-le ou non : je ne sais pas courir ! Comment font-ils, tous ces joggeurs qui avalent les kilomètres en ayant l'air de s'envoler ? Moi au bout de 3 minutes, j'ai un point de côté, que j'essaye d'ignorer mais qui revient toujours en force en me donnant l'impression de me perforer un poumon. Et ne me dites pas que c'est parce que je vais trop vite. Je suis comme un vélo sur une autoroute : tout le monde me double impunément, et si quelqu'un marchait vite, je pense qu'on serait côte à côte. Pourtant, je ne suis ni obèse, ni fumeuse, ni enceinte. Je n'ai pas d'artères bouchées à force de manger des cochonneries car je ne mange ni bonbons ni mcdo ni rien. Je n'ai pas d'endurance, c'est tout. Quel drame !
Alors si un jours vous vous promenez au Champ de Mars, et que vous voyez une fille essoufflée au bout de 20 mètres, qu'elle a l'air de souffrir le martyr alors qu'elle court à 4km/h, et bien il y a une chance que ça soit moi.

C'est terrible ! mais je ne m'avoue pas vaincue, même si j'ai souvent envie d'arrêter ces éphèbes musclés et vigoureux, ou ces jeunes filles sculptées à la perfection qui courent divinement, pour leur demander quel est leur secret ! Et puis, ça n'est pas très rigolo de courir, il faut avouer. C'était plus marrant quand on était petits, non ?

Et vous, avez-vous un "drame" dans ce genre, dans votre vie ?

Source image : Weheartit
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mardi 27 septembre 2011

J'ai détesté "la guerre est déclarée"

Voilà, c'est dit. Je l'ai vu dimanche, et je n'ai pas aimé. La bande-annonce m'avait fait envie pour son côté léger malgré tout, l'apparente solidité de ce couple dans son malheur, l'amour qui semblait les unir malgré tout. L'idée qu'il s'agissait de l'histoire vécue par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm rendait cela encore plus touchant, donnait pour moi du crédit à ce film, dont le sujet est délicat. J'avais lu une interview de la réalisatrice, ce qui m'avait encore plus donné envie de le voir.

Deux types de choses ne m'ont pas plu : le fond et la forme (oui, il ne reste alors pas grand chose).
D'abord la forme : beaucoup trop de montages, des musiques peu appropriées (et des silences encore moins appropriés d'ailleurs), une caméra souvent épaule (c'est ce que j'en retiens), une lumière glauquissime, des voix off qui narrent ce qu'il se passe, au présent, comme si on racontait ce que font des marionnettes. Cette voix off qui est parfois celle des acteurs, parfois non. On ne sait pas pourquoi elle est là, on sait encore moins pourquoi elle se tait parfois longtemps.
Et parfois, des images de sang qui coule dans des veines, de cellules, de tumeur, qui rappellent qu'il y a une dimension de maladie dans le film (on s'en serait souvenu sans je crois). Des images gratuites, qui apportent peu, voire rien.
Tout est surjoué, alors qu'il s'agit de bons acteurs. Tout parait faux : répliques, gestes, émotions. Quelle déception !

Et le fond ? Le pire.
J'ai trouvé ce film indécent. Ces deux personnes ont fait ce film "pour Gabriel", leur fils dont il est question dans le film. Ce petit garçon qui a subi d'atroces choses à un âge tellement petit qu'il ne savait même pas parler. Ce geste est beau, je trouve. Mais ce couple qui n'est plus ensemble aujourd'hui a tout de même revécu ces moments qui ont dû être très forts et douloureux, se sont embrassés, ont "joué au papa et à la maman"devant les caméras. Oui, la phrase "c'est tombé sur nous parce qu'on est capables de surmonter ça" n'a plus aucun sens, quand on sait cela.
Des phrases toutes faites "Tu me fais du bien Juliette" ne sont pas justifiées par ce qu'on nous montre : un couple qui se délite, qui ne se parle pas, qui subit. Aucun moment de complicité réelle entre eux, sauf un moment embarrassant, où toute la salle a ri un peu jaune, et heureusement car cela permettait de se sentir moins seule. Ce qui me peine est que l'intention initiale est sans doute très louable, mais je ne peux m'empêcher de penser : se sont-ils servi de cette triste histoire pour en faire du business ? Car au fond, quel est le but de ce film ? Que dira ce petit garçon, quand il sera grand ? Que sa maladie a détruit ses parents, sa famille, que les parents seront "à jamais brisés" (je ne me souviens plus du terme exact employé à la fin).

Je ne peux que féliciter Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, qui se sont replongés dans ces moments qui ont dû être atroces, dans leurs souvenirs communs douloureux, mais au fond pour quoi faire ? N'est-ce pas un peu malsain ?

Ce qui me gêne aujourd'hui est le succès médiatique de ce film. On le dit "porté par la grâce", une "hymne à la joie". Mais quelle joie ? On se sent mal à l'aise tout le long. Dégoûté. A-t-on vu le même film ? Je me demande si le sujet n'est pas "responsable" du succès : on n'ose pas dire que ce n'est pas un très bon film parce que bon, c'est un sujet sensible ? C'est cru et j'en ai conscience, mais pourquoi tout le monde le trouve magistral, en vrai ?

Je reproche la situation de voyeurisme dans laquelle on place le spectateur. On nous rends témoins, mais nous n'avons aucune place dans cette histoire, on se demande ce qu'on fabrique là : c'est leur histoire, elle leur appartient.

Mauvais traitement du sujet, qui en fait, à mes yeux, un mauvais film, à mon très grand regret.

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dimanche 25 septembre 2011

Les traducteurs sont des écrivains

Voila quelques mois que je me fais cette réflexion : lorsqu'on lit un livre étranger en français, on ne lit pas ce qu'a écrit l'auteur. On lit une œuvre du traducteur. Quel artiste méconnu ! Parfois la traduction est un chef d’œuvre, parfois c'est une horreur et on referme le livre avec dégoût en disant "je déteste cet écrivain !" Mais en réalité, s'il s'agit d'un livre étranger, on déteste la traduction (ça m'est récemment arrivé, avec Alabama Song). Parfois, on n'aime pas le sujet ou le traitement, là c'est une autre histoire.
On ne saura jamais réellement ce qu'a écrit Jane Austen si on ne lit pas le texte d'origine : on ne connaitra d'elle que l'interprétation que le traducteur aura faite de la version originale. C'est pourquoi j'aime lire des œuvres anglo-saxonnes dans le texte : chaque mot a été choisi avec soin par l'auteur. Une traduction est une déformation, une interprétation du texte, à mon sens. Mais on ne peut pas toujours lire dans le texte : je ne parle qu'anglais et bredouille quelques mots d'italien et d'espagnol !
John Galsworthy

Je vous disais ici que pendant mes vacances, j'avais entamé une saga familiale sur plusieurs générations : l'Histoire des Forsyte, de John Galsworthy. Deux pavés regroupant les 5 romans et les divers interludes, 2500 pages en tout. Beaucoup trop fastidieux à lire en anglais. Après avoir fini le 1er volume, je m'étais ruée sur le second avec avidité. Mais au bout de quelques pages, grave déception : le ton employé n'était pas le même, où était donc cette ambiance et cette finesse mordante que j'avais tant appréciées ? Je n'ai eu qu'une chose à vérifier : le traducteur n'était pas le même. J'ai essayé de poursuivre : impossible, le texte avait perdu toute saveur ! Le traducteur du roman suivant changerait encore, mais je ne pouvais ni me forcer à lire 300 pages sans plaisir, ni les sauter ! J'ai donc été infidèle aux Forsyte en lisant d'autres livres, en attendant de pouvoir récupérer ce roman seul dans une autre édition, pour pouvoir continuer à lire l'intégrale après. Pleine d'espoir, j'ai vérifié le nom du traducteur : raté ! C'était toujours la même ! Je me suis alors un peu forcée il y a quelques jours à reprendre ce livre, Le Singe Blanc, parce que je voulais absolument connaitre la suite de cette oeuvre magnifique qui dépeint la société anglaise du début du siècle avec une jolie justesse. Et c'est passé tout seul. Je l'ai dévoré, et alors qu'il me restait une trentaine de pages ce matin, j'ai voulu comparer les deux volumes, l'un de poche, l'autre énorme pavé, pour voir s'il y avait des différences. Pourquoi l'un m'avait déçue au bout de 3 pages, et l'autre avait été dévoré en 5 jours?  J'ai été extrêmement surprise : alors qu'il s'agit de la même histoire, et qui plus est de la même traductrice, le texte était entièrement différent ! Il y avait dans l'un des dialogues qui étaient, dans l'autre, deux pages plus loin !

Alors je me le demande, est-ce que les éditeurs modifient beaucoup les textes à leur guise ?
J'ai fait une khâgne option anglais, et des traductions, j'en ai fait beaucoup. J'adorais l'idée que je recréais un texte, je le réinventais, je le ré-écrivais dans ma langue, en l'interprétant bien sûr. Alors je comprends ce que doivent ressentir les traducteurs : ils créent une œuvre de toute pièce, grâce à l’œuvre de quelqu'un d'autre. Une ferveur ardente doit s'emparer d'eux ! Mais cela dénature l’œuvre originale, nous éloigne de l'auteur et de sa pensée. Artistes méconnus, inconnus, mais dont la plume peut décider de notre amour ou notre haine pour un auteur ou un titre. Alors si en plus les éditeurs viennent fourrer leurs nez, la relation auteur-lecteur est perdue !

Source images : Weheartit
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mercredi 21 septembre 2011

Télévision mon Amour

Petite fille, il n'y a eu la télé que très peu de temps à la maison. Je me souviens vaguement que je regardais les Minikeum et La Petite Maison dans la Prairie, mais je n'aimais pas vraiment. Mon grand truc à moi, c'était de regarder des k7 vidéo en boucle. D'abord Babar (c'était même mon tout premier mot, mais ça c'est une autre histoire), puis Beatrix Potter, les Disney, et enfin les films comme Angélique (oui, j'avoue), les Jacques Demy (j'en parlais ici rappelez-vous), tous les films à l'eau de rose, puis tout le reste. Je ne pouvais que rarement être déçue, puisque je les regardais encore et encore ! Et cette habitude m'est restée : on n'était pas reliés aux chaînes à la maison, alors j'ai continué à me gaver de DVD. Je n'ai toujours pas la télé. Et Internet permet d'avoir accès à des programmes très bien, que l'on choisit consciemment de regarder. Le site d'Arte par exemple :  des émissions intelligentes, souvent pertinentes, ouvertes d'esprit, qui apprennent des choses en toute humilité. Enfin ça, c'est mon point de vue.  Mais lorsque je vois par hasard ce qu'il se passe sur les chaînes, au quotidien, ça me rend folle. Le pire, c'est que je sais qu'on peut rester scotché devant des heures. Et on ne nous laisse pas le choix, quand on zappe, on parle toujours de la même chose, et on nous l'impose.
Avant hier, on a regardé le Zapping. Bon moyen de voir un peu ce qu'il se passe dans le monde. Qu'est-ce que j'en ai retenu ? que plus de la moitié est consacrée aux télé réalité et aux émissions idiotes sur des sujets sans fonds, ou encore des jeux télévisés. Le reste ? La crise, les politiques qui se battent pour le pouvoir, les guerres. Ah, j'allais oublier : le sport.
Pourquoi est-ce qu'on nous parle toujours de tout ce qui va mal dans le monde, et quand on parle de ce qui va bien on parle d'une victoire sportive ? Où est-ce qu'on parle de belles choses, où des laides, mais qui nous concernent vraiment ? Des choses de la vie quotidienne réelle ? L'article de Pénélope ce matin a confirmé ce que je me disais à ce propos (allez le voir ici). Je trouve les programmes de télé réalité souvent orduriers, injurieux, décadents (pour le très peu que j'en vois). Et ce qui me chagrine est qu'il s'agit du média qui touche le plus grand nombre de personnes !
Qu'est-ce qui peut bien faire rêver à la télé ? La personne qui a gagné au dernier Euro million ? Les gens qui font Secret Story ? Ou les gens qui racontent leur vie sexuelle dans les Zamours ? Qu'est-ce qui fait vraiment envie dans tout ça ?

Alors moi, l'actualité, je la découvre sur les blogs, parce qu'on parle de la vie en vrai, ou je vais la chercher sur les sites internet qui me donneront l'information que je recherche, sans fioritures, sans injures, sans tout ce trop plein qui me dégoûte.


Ce que je dis est très certainement critiquable, mais c'est ma façon aussi de me protéger, de garder mon énergie à autre chose, de ne pas accepter de me faire polluer. Je me donne le moyen d'avoir accès à des informations que je souhaite avoir, et qu'on ne m'impose pas.Et je me sens bien plus libre.
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lundi 19 septembre 2011

Joyeux anniversaire Alice !

Alice, c'est une blogueuse que j'aime beaucoup, avec qui j'ai découvert des points communs, et qui tient un blog très sympa que vous pouvez voir ici.
Aujourd'hui je lui souhaite un très joyeux anniversaire !!




En attendant de la rencontrer pour de vrai autour d'un thé et des scones comme on doit le faire depuis quelques temps, j'espère continuer à la lire !
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samedi 17 septembre 2011

De la solitude

J'avais prévu d'écrire sur ma passion pour la littérature aujourd'hui. Mais il s'est passé hier soir quelque chose de plus prioritaire. Vous vous souvenez de cet article,où je vous parlais de ma voisine terriblement curieuse et écoute-aux-portes ? Cela avait suscité de nombreuses réactions de votre part.

Depuis notre emménagement, nous voyions cette dame presque tous les jours : dès qu'on sortait, elle sortait, dès qu'on entrait dans l'immeuble, elle surgissait d'une rue pour entrer. Triste solitude, triste folie ?

On ne la voyait plus depuis au moins une semaine, et j'ai commencé à m'inquiéter car sa fenêtre, souvent grande ouverte, était obstinément entrebâillée, et sa lumière allumée avait toujours la même intensité, très basse. Et une odeur inhabituelle emplissait la cage d'escalier. Alors après avoir frappé chez elle plusieurs fois depuis deux jours, j'ai appelé les pompiers hier soir. Et ils l'ont bien trouvée. Depuis 3 jours, je pensais beaucoup à des gens très chers qui ne sont plus là, je pensais à la mort (rien de morbide je vous rassure). Et hier, j'ai compris pourquoi : elle nous tenait compagnie depuis plusieurs jours de l'autre côté du couloir.

Je ne connaissais pas cette dame, juste qu'elle avait un comportement étrange et déroutant. Je ne suis pas triste outre mesure. Je suis triste et choquée de constater que la solitude de quelqu'un puisse être telle que personne n'ait eu l'air de s'inquiéter, que personne n'ait pris de nouvelles pendant tant de temps, et que mes autres voisins aient été surpris qu'on ai appelé les pompiers : mais, vous la connaissiez ?
Non, je ne la connaissais pas, ça ne veut pas dire que je m'en fout. Ca ne veut pas non plus dire que je vais porter le deuil. J'ai allumé une petite bougie, envoyé une belle pensée positive d'accompagnement.
Et voila, ça fait aussi partie de la vie !

Source images : Weheartit
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jeudi 15 septembre 2011

Faire l'amour et la moralité religieuse

Je viens de découvrir une vidéo qui m'a beaucoup choquée. Dans les années 1930, un abbé "éclairé" publiait des revues expliquant, entre autres, comment concilier vie conjugale et moralité chrétienne.
L'Eglise bridait alors tellement les hommes et les femmes que la sexualité conjugale était presque considérée comme un pécher. Par exemple, au bout de 8 ou 10 enfants, les couples décidaient l'abstinence, mais au prix de leur bonheur conjugal. Perdus, ces gens écrivaient à l'Abbé Viollet, afin d'obtenir des explications sur leurs obsessions, ils demandaient à être rassurés et conseillés.

Cette vidéo reprend des fragments de certaines de ces lettres, en 35 minutes. Tout est orchestré, mis en scène et interprété d'une manière à couper le souffle. On a envie d'hurler contre cette ignorance qui accable et pourrit la vie de ces gens. La fin est magistrale, et tout "ceci est notre héritage" comme l'écrit la réalisatrice à la fin.
A voir, pour mieux apprécier nos libertés d'aujourd'hui et continuer à se battre pour ne plus être gardés dans l'ignorance demain.



Lien 
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dimanche 11 septembre 2011

J'ai (dé)testé pour vous

Vous le savez peut-être, mon voyage en Inde m'a bouleversée. J'ai adoré et détesté, mais surtout, je me suis découverte, et je me suis sentie plus entière.
En m'installant à Paris au début de l'été, j'ai entendu parler de l'expo à Beaubourg " Paris-Delhi-Bombay". Je voulais y aller pour retrouver un peu de ce que j'avais ressenti en Inde, parce que ça commençait à me manquer. J'ai entendu de nombreux avis sur cette exposition, assez divergents.  Et comme je n'aime pas trop lire des critiques avant de voir une expo, un film ou une pièce, j'ai eu l'occasion d'aller me faire ma propre idée de la chose. Le prix du billet -26 ans m'a coûté plus cher que 5 repas à Delhi, donc je me suis dit : ça doit vraiment être de grande qualité si c'est si cher et qu'il ait l'air d'avoir eu un tel buzz.
Je suis entrée dans cet espace très petit, au 6ème étage. Je n'y ai trouvé qu'oeuvres contemporaines parfois abstraites, et quasiment toutes sans aucun lien avec Delhi et Bombay. Il y avait bien quelques séquences vidéos qui passaient, mais on n'en comprenait ni le sens, ni l'intérêt, ni le lien. Et c'est en déambulant parmi ces tableaux et agglomérats d'objets que j'ai compris le concept de cette expo : une association d'artistes français et indien. Et ces artistes indiens, ils viennent de Delhi et Bombay. Donc normal de voir une salle avec des miroirs brisés, ou une ossature d'animal à corne de la forme d'une moto, " c'est de l'art"...
Pour donner un peu de corps à l'expo, je suppose, ils avaient installé tout un panneau de dates d'instants politiques ou sociaux forts, mais si mal fait qu'il fallait, pour suivre un ordre chronologique, retourner au début du panneau et faire sans cesse des allers-retours (Tous les gens qui lisent ce panneau, évidemment, bougent aussi et on se retrouve dans un vrai concert de "pardon, excusez-moi, oups pardon"...). Des choses intéressantes ont été amorcées, mais sont restées embryonnaires, comme la condition féminine en Inde.

J'ai eu le désagréable sentiment d'être flouée, et même filoutée. Je suis partie de cet endroit bruyant et incompréhensible presque en courant. Et les visiteurs que j'ai croisés avaient tous l'air d'avoir la même pulsion de fuite.

L'expo se termine le 19 septembre, il risque d'y avoir un monde fou. Si vous vous dites depuis des semaines que vous devez absolument vous y rendre avant la fin, oubliez votre obsession. Allez plutôt au cinéma.
Si vous êtes allé, qu'en avez-vous pensé ?
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dimanche 4 septembre 2011

Ma région d'origine pour le concours d'Ava

Quand on me demande d'où je viens, je suis toujours un peu ennuyée car je ne sais pas quoi répondre pour faire simple. Je viens de plusieurs endroits. J'ai grandi dans un petit village de moins de 200 habitants, dans le Val-d'Oise (appartenant au Vexin), et plus tard j'ai fait d'un petit village varois ma terre de cœur. Je n'ai pas bien pu connaitre ma région d'origine, parce que tout ce qui m'intéressait à l'époque était de jouer à la marchande au lavoir du village, construire des cabanes dans la forêt de la mer morte (je pense qu'on regardait trop Aladin), faire pousser des tulipes dans mon carré de jardin et jouer aux petits malins partout dans la maison. J'habitais la maison en face de l'église, où je cachais souvent des trésors en terre, que je retrouvais des mois après. Ce que j'aimais c'était ma maison, lieu de tous les jeux, de toutes les peines et les joies, là où il y avait de la vie. Aujourd'hui, je repense souvent à ma maison d'enfance que je ne verrai sans doute plus jamais.
Ce que je connais du Vexin, c'est surtout mon village :  Brignancourt. Il existe depuis le 8ème siècle ; on a même retrouvé des vestiges préhistoriques. Lorsqu'il y a deux personnes dans une rue, on dit qu'il y a foule. Il faut faire 8km aller-retour pour acheter du pain. L'école primaire fonctionnait toujours sous le mode républicain : classe unique du CP au CM2, où le professeur n'est autre que le secrétaire du maire. Et quand on grandit, il faut aller dans les villages d'à-côté, à plusieurs kilomètres. Pour regrouper tout le monde, il y a la fête annuelle du village, sur un thème en général. Les bois et les champs entourent le village, et j'aimais aller y gambader ou faire du vélo. Soyons réalistes, à Brignancourt, il n'y a rien à faire quand on a plus de 10 ans. Mais il doit exister des dizaines de villages semblables ! Le Vexin est une belle région boisée avec de jolis villages anciens à visiter. Il y a aussi des châteaux, des forêts, des vestiges, un grand parc national. Il y a souvent des brocantes dans tous ces villages presque vides qui s'animent comme par enchantement le dimanche.
Dans cette région, le climat est bon : doux en été et neigeux en hiver ; toujours agréable, et quand on y est on ressent un sentiment de liberté. Enfin ça, c'est la petite fille de 7 ans qui est en moi qui le dit ! Voilà pour mon village natal, et ma région de cœur n'étant pas celle d'origine, elle ne s'inscrit pas dans le thème de cet article !



Lien vers le blog d'Ava, qui m'a inspiré ce billet pour son concours sur "ma région d'origine"
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