jeudi 27 octobre 2011

La 11ème participation à mon concours : Hélène Choco !


Une histoire d’amour
« Tu fais quoi ? »
Non, non et non ! Je soupirai. Rien de tel pour me métamorphoser en bouledogue grognon que de m’interrompre quand j’entame un nouveau roman. Allongée (vautrée, plus exactement) sur le canapé, je me réjouissais à l’idée de savourer quelques heures de lecture, accompagnée de thé vert, d’un carré de chocolat à la framboise et d’un biscuit (ça, c’est l’idéal. En réalité je double les quantités…).

« Tu fais quoi ? »
Des heures que j’attendais ce moment de pure détente, de déconnexion totale avec le réel, une plongée dans mon univers intérieur. En début d’après-midi, je m’étais rendue chez mon libraire préféré. Par quel miracle pénétrer dans une librairie suscite-t-il chez moi le même émoi qu’un premier baiser ? Dès que je franchis le seuil, un vaste sourire éclaire mon visage, mon cœur se met à battre la chamade, mes orteils frétillent de bonheur. Je tombe en extase, il s’en faut de peu que je ne me pâme à la vue de tous ces livres qui m’interpellent : « prends-moi ! Promis, je ne te décevrai pas ! ». Une librairie, c’est le champ de tous les possibles…

« Tu fais quoi ? »
Las ! LE roman que j’étais venue chercher n’était pas en rayon, et je suis toujours terriblement méfiante à l’idée de commander un livre. En effet, Monsieur Livre et moi, on se choisit, on s’adoube, on décide mutuellement de passer un moment ensemble. Il doit montrer pate blanche : je lis la première page, je découvre l’atmosphère et je décide si j’ai envie de d’en faire mon nouvel ami. Encore un petit doute ? Un saut à la 99è page pour le lever. Eh oui, acheter un livre que je n’ai pas feuilleté, c’est comme faire entrer dans mon lit un inconnu : impensable.

« Tu fais quoi ? »
Bon, certes je n’ai pas trouvé le livre que je venais chercher, mais finalement reconnaissons-le, c’était juste un prétexte (« comment ça, vous n’avez pas Splendeurs et misères des courtisanes en ougandais ?? »). La politesse la plus élémentaire m’imposant de ne pas ressortir les mains vides, et comme je suis très, très polie avec mon libraire, je repars avec 5 livres sous le bras. Le bonheur qu’on trouve dans un livre présente l’avantage ne n’être ni fugace, ni éphémère : j’en ai pour des heures à converser (intérieurement) avec chacun de mes nouveaux amis.


« Tu fais quoi ? »
Hum… Lâchement, j’adopte la stratégie de repli imparable : « J’ai un coup de fatigue, je vais faire une sieste ! ». Porte close, volets baissés, je me love avec délice au milieu des oreillers. Avec un sourire mutin, je ressors le livre que j’avais sournoisement dissimulé sous mon pull. C’est parti pour deux heures de tranquille félicité : moi, mon roman, et mes douceurs. 


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