Voilà qui est bien surprenant, n'est-ce pas ? Je tiens un blog, dans lequel je me plais à écrire des articles, et pourtant, j'ai une angoisse terrible devant un carnet. Et je ne peux imaginer écrire (une histoire) devant un écran. Ecrire sur des sujets tels que ma dernière lecture, une expo que je suis allée voir ou un thé dont je me suis délectée ne me pose pas de problème. Je sais que c'est un moyen d'expression, que je me livre à travers les lignes. Mais j'ai l'impression que les sujets que je traite, beaucoup de blogueuses les traitent déjà, ou pourraient les traiter. Et alors, cela me protège de l'expression de mon vrai moi. Mais peut-être que c'est précisément de cela dont il s'agit ?
J'ai souvent des images qui me passent par la tête, des phrases entières qui se forment et qui vont mourir dans un coin reclus de mon esprit. Ma tête n'est jamais silencieuse : elle invente des histoires, ou bien s'en remémore de nombreuses : il n'est pas rare qu'un paragraphe de Proust se déclame dans ma tête, mot pour mot. Parfois, ces récitations intérieures m'aident à trouver le sommeil. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir écrire ces choses-là !
Alors je me suis acheté des carnets, choisis avec soin, que j'ai toujours sur moi, pour y livrer mes pensées. Mais depuis un mois que ces carnets sont dans mon sac, j'y ai inscrit plusieurs to-do listes, et j'ai jeté-là quelques idées, j'ai laissé ma pensée s'étendre sur 3 pages que je n'ai jamais osé relire. Que vais-je trouver là ? J'ai le vague souvenir que j'y ai consigné des sentiments forts, mais l'idée de les lire, me retrouver en face de ces mots me terrifie.
J'ai toujours dit que je voulais être écrivain, depuis toute petite. Cette idée d'écrire m'a titilée cet été. Mais j'ai tellement la frousse ! Je ne devrais pas juger mes écrits, je devrais les lire et les accepter avec bienveillance mais je ne peux pas : mon démon intérieur essaye de me rabaisser plus bas que terre, me disant que je suis nulle et incapable. Que ce que je pourrais avoir la prétention d'écrire serait inintéressant, inutile, vain. D'où cela me vient-il ?
J'ai pourtant toujours vu mes parents écrire, des dizaines de carnets s'amoncellent dans les affaires de ma mère. Et puis quand j'étais petite, je faisais toujours des diaries, plein de collages et de dessins. Où est partie cette confiance ? Où donc s'est enfui ce naturel ?
Je discutais de cela vendredi avec un ami de la famille, qui m'a dit ressentir aussi une terreur étonnante. " Ecrire, me disait-il, ce serait prouver au monde à quel point je suis un être banal. C'est d'une prétention absolue, mais c'est cela." Et je me suis retrouvée dans ces paroles. J'ai tellement d'admiration pour ceux qui savent, qui osent, qui ne se posent pas de questions, mais écrivent. Un écrivain justement me disait "ne te pose pas de questions, et écris. Tout ce qui vient. On verra après pour les connaissances historiques nécessaires pour affiner ton histoire."
Je pourrais passer, et me dire que l'écriture, ce n'est pas pour moi, mais l'idée de ne jamais écrire me rend malheureuse, et pas un mot ne sort pour autant. Et je sais que si c'est le cas, mon ombre intérieure se dépêchera de m'épingler, pour me critiquer.
Je dévore les livres ces temps-ci, depuis cet été précisément, peut-être pour oublier que je n'ose pas écrire moi-même, peut-être pour chercher sous la plume d'un autres les mots que, peut-être, je pourrais tracer.
Source image : weheartit
J'ai souvent des images qui me passent par la tête, des phrases entières qui se forment et qui vont mourir dans un coin reclus de mon esprit. Ma tête n'est jamais silencieuse : elle invente des histoires, ou bien s'en remémore de nombreuses : il n'est pas rare qu'un paragraphe de Proust se déclame dans ma tête, mot pour mot. Parfois, ces récitations intérieures m'aident à trouver le sommeil. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir écrire ces choses-là !
Alors je me suis acheté des carnets, choisis avec soin, que j'ai toujours sur moi, pour y livrer mes pensées. Mais depuis un mois que ces carnets sont dans mon sac, j'y ai inscrit plusieurs to-do listes, et j'ai jeté-là quelques idées, j'ai laissé ma pensée s'étendre sur 3 pages que je n'ai jamais osé relire. Que vais-je trouver là ? J'ai le vague souvenir que j'y ai consigné des sentiments forts, mais l'idée de les lire, me retrouver en face de ces mots me terrifie.
J'ai toujours dit que je voulais être écrivain, depuis toute petite. Cette idée d'écrire m'a titilée cet été. Mais j'ai tellement la frousse ! Je ne devrais pas juger mes écrits, je devrais les lire et les accepter avec bienveillance mais je ne peux pas : mon démon intérieur essaye de me rabaisser plus bas que terre, me disant que je suis nulle et incapable. Que ce que je pourrais avoir la prétention d'écrire serait inintéressant, inutile, vain. D'où cela me vient-il ?
J'ai pourtant toujours vu mes parents écrire, des dizaines de carnets s'amoncellent dans les affaires de ma mère. Et puis quand j'étais petite, je faisais toujours des diaries, plein de collages et de dessins. Où est partie cette confiance ? Où donc s'est enfui ce naturel ?
Je discutais de cela vendredi avec un ami de la famille, qui m'a dit ressentir aussi une terreur étonnante. " Ecrire, me disait-il, ce serait prouver au monde à quel point je suis un être banal. C'est d'une prétention absolue, mais c'est cela." Et je me suis retrouvée dans ces paroles. J'ai tellement d'admiration pour ceux qui savent, qui osent, qui ne se posent pas de questions, mais écrivent. Un écrivain justement me disait "ne te pose pas de questions, et écris. Tout ce qui vient. On verra après pour les connaissances historiques nécessaires pour affiner ton histoire."
Je pourrais passer, et me dire que l'écriture, ce n'est pas pour moi, mais l'idée de ne jamais écrire me rend malheureuse, et pas un mot ne sort pour autant. Et je sais que si c'est le cas, mon ombre intérieure se dépêchera de m'épingler, pour me critiquer.
Je dévore les livres ces temps-ci, depuis cet été précisément, peut-être pour oublier que je n'ose pas écrire moi-même, peut-être pour chercher sous la plume d'un autres les mots que, peut-être, je pourrais tracer.
Source image : weheartit
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai vu votre pseudo je ne sais plus dans quel liste de commentaires et j'ai été attirée par ce si joli nom... Sans doute parce que j'aime l'histoire... et j'aime bien vos billets... m'en vais continuer mon petit tour.
Cordialement
Allye
Bonjour Allye,
RépondreSupprimermerci pour ce petit commentaire, cela me fait plaisir! Bon voyage sur ce blog alors!
A très bientôt!
Bonjour,
RépondreSupprimerLes interrogations que tu as, je les connais pour les avoir eues également. Je les ai en partie résolues en m'inscrivant à un atelier d'écriture qui m'as permis, depuis 5 ans, de tester mon "style" et de trouver ma "petite voix". Il en existe aussi par mail.
Si c'est un besoin si fort que tu as d'écrire, alors les choses se mettront en place d'elles-même.Courage, lance-toi !
Il faut du courage, c'est vrai. Qu'as tu ressenti lorsque tu t'es laissée allée à écrire ces 3 pages que tu n'oses relire ? Les mots t'ont fait peur, t'ont libérée, t'ont transportée ? Je pense que si ces 3 pages ne t'ont pas fait souffrir, tu dois garder en tête l'état d'esprit au moment où tu t'es "lâchée". Petit à petit, les choses se mettront en place seules, et tu oseras un jour relire, ne serait-ce que pour remarquer ton évolution... Ecrire est terriblement impressionnant, mais aussi tellement bon, une fois qu'on a franchi l'étape du "Je me sens prête"...
RépondreSupprimerPeut être y a t'il une question de maturité à l'écriture d'un livre. Genre peut être n'es tu pas prête. Ou alors tu n'as pas eu L'Idée qui fera que ca sera facile. Je suis persuadée que tu vas finir par l'écrire un jour ton livre. Tu me préviendras que je l'achète !!!
RépondreSupprimerJ'enchéris : ne te pose pas de questions et écris.
RépondreSupprimerViens donc jouer chez moi, ça reprend mardi ! :-)
@Laura : merci, on m'a parlé des clubs d'écriture, c'est une très bonne idée, je vais peut-être me lancer... Merci pour ton petit mot ;)
RépondreSupprimer@Fleurdementhe : oui, c'était un moment de lâchage où je me suis sentie bien, et c'est ça qu'il faut garder en tête, tu as raison!
@Colinette : c'est fort possible qu'il s'agisse de maturité (maturité dans l'écriture, maturation de l'idée, du style...) Pour l'instant je ne pense même pas à un livre, mais un jour peut-être ;)
@Olivia : ouiii tu as raison!! écoute, c'est dit : demain, je participe!
Tu dois te lancer, oublier ta peur :) écrire est comme respirer, un souffle indispensable, sinon tu n'y penserais pas autant :)
RépondreSupprimerJe me suis beaucoup retrouvée dans ce que tu as écrit. "Que ce que je pourrais avoir la prétention d'écrire serait inintéressant, inutile, vain." : c'est exactement ce que je me dis. Et surtout en ce moment... j'ai même du mal à écrire sur mon blog, j'ai pourtant des idées mais j'ai l'impression que ça n'intéressera personne, que c'est nul. J'espère que ce n'est qu'une "phase" et qu'elle passera vite car, comme toi, j'adore écrire! Il faut sans doute qu'on réfléchisse moins et qu'on se lance...tout simplement !
RépondreSupprimerC'est curieux en effet, en tous cas ton analyse est très intéressante. Mon cas est bien différent : J'écris, je peux faire lire (j'ai même fait lire à mon écrivain-idole), mais je ne peux pas retoucher ensuite, comme mes photos : je ne les retouche jamais...
RépondreSupprimerJ'ai loupé une publication comme ça, et je ne regrette même pas... Là aussi il y a sans doute de quoi se poser des questions :)
Mais Blanche... tu écris! Le texte que je viens de lire exprime tes sentiments, tes ressentis les plus profonds, tous ceux que tu n'oses pas relire lorsque tu les écris dans tes carnets, finalement... non? Bien bien, tu peux donc considérer avoir franchi le 1er pas avec cet article :-D ... très agréable à lire au demeurant : la longueur est parfaite, les mots sont beaux, et tu t'exprimes avec beaucoup du pudeur et pourtant tu te dévoiles... Tu vois, si tu avais participé à un concours (comme celui que tu organises mais sur le thème de l'écriture) j'aurais voté pour toi! ;-)
RépondreSupprimer(ps : j'aime bien les photos, elles sont de toi?)
Les mots sont lâchés ! ;-)
RépondreSupprimerAinsi qu'un tag pour toi...
Si ne pas écrire te rend malheureuse, écris... Pour l'instant, ne cherche pas à savoir si tu veux être publiée ou pas, écris.
RépondreSupprimerCe n'est pas parce que j'écris que je ne me pose pas de questions, bien au contraire ! Et au fil du temps, je me dis même que c'est plutôt sain. Le plus difficile étant de demander au démon intérieur de ne pas nous auto-rabaisser... Dans ce cas, entoure-toi d'une ou deux personnes qui t'encouragent en te lisant ou pas d'ailleurs. Et pas d'accord avec l'écriture qui rend banal. La question ne me semble pas devoir se poser. On écrit pas pour se différencier ni pour être banal (d'ailleurs comment peut-on l'être en écrivant puisque si l'on écrit vraiment, on met un peu de soi. Or nous sommes tous différents), on écrit parce qu'on a besoin d'écrire et que d'autres peuvent avoir besoin de nous lire.
@ Océane : tu as raison..d'ailleurs, j'ai décidé de combattre cette peur, et cet article était un premier pas...
RépondreSupprimer@Marion : oui, il faut qu'on arrête de se prendre la tête, et qu'on se laisse aller, tout simplement! Même si avant on doit partir à la chasse de ce démon intérieur qui se croit tout permis! Courage pour cette période en tout cas, j'espère que ton envie d'écrire reprendra vite le pas sur les évènements! Mais je suis contente de voir que je ne suis pas seule dans ces interrogations!
@ Agoaye : En effet, ton "cas" est aussi très intéressant! Un jour, peut-être, tu parviendras à revoir tes textes, ainsi que tes photos...parfois il nous faut un peu de temps et de confiance!
@litteratureetchocolat : oui, tu as tout à fait raison! mais je ne sais pas pourquoi, je fais une distinction de l'écriture et du blog, ce qui est une erreur certainement...Merci pour tes gentils compliments en tout cas!
(Pour les photos, non, elles ne sont pas de moi mais viennent de l'incroyable et génialissime site Weheartit. si tu ne connais pas, je te recommande le détour!
@Olivia : merci! J'ai pris un grand plaisir à écrire ce matin...déjà hâte du prochain exercice de la semaine prochaine!