jeudi 5 janvier 2012

L'enfer, c'est les autres


Même si Sartre est un ponte de la philosophie du XXème siècle, il n’y a franchement pas besoin d’être un grand penseur pour se rendre compte que franchement, l’enfer, c’est les autres. Où qu’on aille, quoi que nous fassions, où que nous allions, il y aura toujours quelqu’un pour souiller un lieu, polluer notre ouïe ou notre odorat, volontairement ou non. En pleine nature, dans la montagne népalaise, j’ai vu des sachets de chips Lays qui jonchaient le sol et s’amassaient dans les buissons, c’est pour vous dire !
Ca ne vous parle pas ? Lorsque vous êtes au cinéma ou dans le train (bref, un lieu d’où on ne peut pas s’évader facilement), et que vous avez envie d’hurler tellement l’haleine de votre voisin est fétide lorsqu’il ouvre la bouche par exemple. Ca m’est arrivé l’autre jour : 4h de TGV à côté d’un homme qui m’a presque donné envie d’utiliser le marteau brise-vitre pour me jeter du train. Tenir mon foulard sur la moitié de mon visage aurait paru suspect et déplacé, alors j’ai souffert le martyr en silence. Le pire ? Il avait marché dans une crotte de chien, mais, à la limite, c’était accessoire. Coincée contre la vitre, je ne pouvais même pas aller m’asseoir ailleurs car le train était comble.  
Une petite graine s’est insinuée en moi il y a quelques temps, depuis ce jour où j’ai compris : ma mère me demandait quelle phrase me caractériserait le mieux dans ma relation aux autres et j’ai répondu « tout ce que je veux, c’est qu’on me fiche la paix, j’irais élever des lamas sur une montagne si c’est ce qu’il faut pour avoir la tranquillité d’esprit et de corps à laquelle j’aspire » (drôle de la part de quelqu’un dont on disait, à 6 ans : « Quand Blanche arrive, c’est la fin de toute paix »).
Et peu à peu, cette graine a germé et je me rend compte à quel point les autres n’existent que pour nous pourrir la vie, la faire devenir un enfer. Si je vais dans un magasin, je n’ai PAS ENVIE que la vendeuse me saute dessus pour savoir si j’ai besoin d’aide : NON MERCI ; d’ailleurs, pour la peine, je ne vais même pas regarder ce que vous avez en rayon ma bonne dame, vous avez enfreint mon espace intime et je m’en vais. Lorsqu’en vacances je prends la voiture pour aller acheter une brioche parce que je ne peux pas y aller à pied et que la dernière aura été achetée juste devant mes yeux, et qu’en revenant un satané touriste a pris ma place de parking alors qu’il n’a rien à fiche ici parce qu’il y a des parkings spéciaux pour ces gens, « Ca m’fout en l’air ça m’fout en rogne » comme chante Rose dans Chez Moi.
Lorsque vous hélez un taxi et qu’une vieille dame vous fait des yeux de cocker pour le prendre à votre place et que vous devez attendre le prochain parce que vous êtes trop bonne, et bien cela me fait vraiment penser que l’enfer c’est les autres.
Mais l’enfer c’est aussi le regard des autres ! Pourquoi est-ce que quelqu’un a le culot de juger notre façon d’être ? Pourquoi devons-nous nous cantonner à être tout bien comme il faut ?!
Alors la graine a envie de devenir une plante maintenant, et me pousse à vouloir écrire sur toutes ces choses qui nous pourrissent insidieusement notre quotidien. Une petite chronique de « L’enfer c’est les autres » s’impose !

* Bien entendu, je sais que je suis aussi « les autres » pour tous les autres, donc je suis l’enfer de quelqu’un ! Ne vous choquez pas en tout cas, j’essaye de développer mon sens de l’humour !
Source images : Weheartit

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11 commentaires:

  1. Et tu sais y faire !
    Parfois ça fait du bien quand ça sort et quand on sait qu'on est écouté ou au moins lu...

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  2. Je suis totalement d'accord avec toi!
    Comme je le dis toujours, les gens sont c*ns

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  3. Je comprends totalement ton point de vue, combien de fois "les autres" m'ont pris la tête... et ça me fait devenir un enfer pour les autres, c'est une boucle sans fin ;)

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  4. Voilà pourquoi je suis devenue une ermite convaincue =)

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  5. Je te comprends. Je tiens très fort à ma bulle, à ma tranquilité, à mon espace vital, surtout depuis que je suis devenue maman, surtout depuis le second. Je l'adore, mais c'est un vrai pot de colle : il me suit partout et dès que je me pose, il est sur moi, ou à côté de moi, épaule contre épaule, même la nuit, il sort de son lit pour dormir sur ma tête. Je n'en peux plus, j'ai envie de hurler le soir, j'ai besoin d'un périmètre de vide autour de moi ! Et je l'aime, alors que dire des inconnus... dans les transports en commun, en effet, ce n'est pas évident. Alors je m'évade, musique dans les oreilles, yeux dans le vague, j'invente des histoires.

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  6. Je comprends aussi parce que j'adore claquer la porte de chez moi et me sentir libre de faire tout ce que je veux à l'abri de mon appartement. Mais les autres ne sont pas que l'enfer. Il y a aussi beaucoup à prendre et parfois à les voir trop noirs, on ne voit plus leur lumière, et leur richesse...

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  7. Moui! Intéressant.
    Les filles je nous invite à réfléchir sur l'enfer qu'on peut être chacun pour les autres.
    Pour ma part: quand je fronce le nez dans une maison où l'on fume; quand je demande à une pauvre serveuse novice quelles variété de thés elle a, qu'elle me répond du Lipton (maudit soit ce poison universellement répandu) et que ma réaction lui démontre en moins de 2 secondes à quel point cette réponse est stupide et ce thé infect; quand je dis simplement les vérités les plus évidentes à une certaine personne(Blanche sait de qui je veux parler) qui tuerait toute sa famille pour n'avoir pas à entendre ces vérités, apparemment plus redoutées qu'un Tsunami... alors, oui, là, pas de doute, je sens que je suis pour quelques personnes quelques instants, un véritable enfer! Et mon Dieu, ça ne me déplais pas complètement...

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  8. Je t'adore! c'est tout à fait ça! le pire est : lorsque je veux garantir ma tranquilité lorsque je me promène en ville, je suis certaine que je me fais passer pour une fille super froide et antipathique! Par ailleurs, et cela se rapproche de ton billet, je ne supporte plus les personnes qui passent leurs journées à râler! Au boulot en particulier, ils sont très nombreux! Là aussi, je m'enferme dans ma bulle. J'ai hâte de lire les prochains billets de ta nouvelle rubrique qui me parle énormément. Ma résolution pour cette année : m'en foutre des autres et penser à moi! Un signe? ;) bizzzz

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  9. L'anecdote que tu décris à propos de l'haleine de "phoque" de ton voisin de siège dans le TGV me fait penser à ce site découvert grâce à une amie ... https://www.chervoisindetransport.fr/chers-impolis/1938#.Twa02h3CKeU.facebook

    Et moi aussi Blanche, je déteste me faire alpaguer par les vendeuses dès que je rentre dans un magasin ... :-)

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  10. Je te rejoins à 100 %, et mon dernier souvenir d'haleine fétide remonte à il y a quelques jours, où mon voisin de cinéma n'a rien trouvé de mieux que de mâcher du fromage avec sa voisine pendant tout le film...

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  11. @Colinette : merci ma belle ☺ Oui c’est vrai que pousser un peu des gueulantes peut faire du bien, en vrai ou de façon plus « réfléchie » par le biais de l’écriture…

    @Une fille comme les autres : oui, je sais que tu ne porte pas tous les gens dans ton cœur ;-) J’ai pensé à toi en écrivant cet article !!

    @Tara : Oui, en effet, une boucle infernale, mais il faut s’avoir s’en détacher aussi ; que serions-nous sans les autres ? J’essaye maintenant de ne plus me faire prendre la tête, de dire les choses. Et après, l’autre le prend bien ou mal, c’est son problème !

    @meeemyselfandiii : je vois, je comprends mieux hihi ;-)

    @Olivia : Aïe, je comprends que ça doit être difficile !! Il paraît que j’étais une enfant comme ça, toujours fourrée dans les jupes de ma mère, avec un besoin d’attention et de présence constant, perpétuel. Et ça a évolué et changé avec le temps, (peut-être que ça te permet d’être un peu rassurée…) En tout cas, je comprends parfaitement ce besoin de vide, d’intimité avec soi-même ! Et en effet, les inconnus, c’est une autre histoire tellement compliquée !!

    @Fleurdementhe : Je te comprends ! Tu as tout à fait raison, les autres peuvent être des sources vitales fascinantes qui nous aident et nous accompagnent dans la construction de notre être ! (j’ai délibérément exagéré, j’essaye de faire des caricatures !)
    @Carole : Merci pour ton message ça m’a fait beaucoup rire ! Tu as tout à fait raison, on peut tellement être un enfer pour les autres ! Mais si on est compatissant… Et oui, dans la vie, il me semble qu’il faut avoir des désirs de « mieux », de bien être. Ne pas se contenter de ce que l’on nous donne mais exiger plus, parce que ça nous rend plus heureux et ne détruit pas le monde ou la vie des autres pour autant, cela peut même l’améliorer… (Si un café comprend qu’il lui faut servir un bon thé à la place d’un horrible Lipton Yellow, il aura peut-être plus de clients…)

    @Laeti : hihi, merci !! C’est vrai que si l’on essaye d’avoir sa carapace pour être laissé en paix, on peut passer pour un être froid, détestable ! Lorsqu’on rayonne on est parfois abordé justement à cause de ça (les gens sont attirés, pas forcément les hommes, pas forcément pour draguer, mais juste pour prendre un peu de cette lumière) et bien c’est plus agréable que de se faire bousculer pour sortir du métro parce qu’on a l’air tellement ronchon que la personne se dit qu’on est de toute façon un être odieux qui le mérite…
    Peut-être doit on apprendre à rayonner, je ne sais pas ?
    En tout cas tu as raison, d’une part de t’en foutre, mais surtout je pense qu’à un moment, choisir les gens qui nous entourent est aussi quelque chose de très important : apprendre à NE PLUS SE FAIRE POLLUER !!!
    J’essayerai de faire en sorte que ma rubrique soit au niveau de vos attentes alors, la pression arrive là !!


    @Marinette : Merci, je vais aller voir ça… Oui, hein, c’est odieux une vendeuse qui vous demande « Je peux vous aider ? » non, si on veut de l’aide, on va lui demander, sinon, on entre dans un magasin sans savoir pourquoi alors on n’a rien à lui demander !!

    @La belette : Oh my god !!! Quelle sex appeal ce mec, donc ! Quelle idée d’apporter son fromage puant au ciné, et en plus le manger avec sa copine… beurk !!!

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