C'est rare que je lise un bouquin parce qu'il fait partie de la dernière fournée de la rentrée littéraire. Je crois même que c'est la première fois. C'est d'ailleurs très rare que j'attende avec impatience la sortie d'un livre, cet état fébrile existait lorsque j'aimais encore Marc Lévy.
Là, je suis tombée par hasard sur le Match Littéraire de PriceMinister et je me suis dit : pourquoi pas ? Dans la liste de livres proposés, j'ai retrouvé des livres sur lesquels j'avais déjà lu de nombreuses chroniques de blogs, et j'ai voulu choisir quelque chose qui change de mes lectures habituelles. "Les vaches de Staline" et "Désolations" m'ont semblé les titres les plus inconnus, les plus intrigants. N'étant pas trop d'humeur à me plonger dans l'univers stalinien que je n'ai que trop étudié, j'ai choisi l'autre. Mal m'en a pris.
J'aurais pu arrêter ce livre à la page 3. Mais j'ai voulu continuer, pour la chronique, et puis pour lui donner une chance. La 4ème de couverture dit "Posez ce livre pourrait vous épargner, mais il vous sera impossible d'en arrêter la lecture". J'aurais dû me méfier.
L'image de la vie et de l'amour qui est donnée là donne tout simplement envie d'arrêter de vivre. A quoi bon, se dit-on, si tout est si noir ? Nulle once d'espoir, de lumière, de vie : que des choses plus déprimantes et désolantes à chaque page. De plus, le style de l'auteur change toutes les 6 pages, il entre dans des descriptions souvent longues et inutiles de la construction de la cabane (sujet central du livre), ou encore sur les techniques de pêche en Alaska.
Je vous fait grâce du résumé du bouquin, que vous retrouverez partout si vous le souhaitez.
Les personnages ne sont pas construits, on ne comprends pas pourquoi ils ont un tel mal-être. Ils ont une histoire bien-sûr, qui est décrite en long, et même parfois en large et en travers. Mais ils n'ont aucune consistance. David Vann n'épargne personne : pour tromper leur désespoir, ou pour le rendre encore plus réel, tout est bon : construire une cabane en plein automne sur une île en Alaska, par -25°C, avoir des maux de tête terribles qui scient littéralement le crâne, tromper sa petite-amie, se droguer...
Mais la vie, ce n'est pas ça ! On dirait que ce n'est que tristesse et désolation ! Très bon titre, Monsieur Vann... Mais je n'accepte pas qu'on m'impose une vision si défaitiste, désespérante et mortelle de la vie.
Voilà à quoi sont réduits les personnages :
Gary : "Il aurait dû choisir une femme plus intelligente, mais il avait préféré opter pour quelqu'un de rassurant. Et à cause de cela, sa vie en était bien plus médiocre." Pourquoi dit-il cela ? Pourquoi se plaint-il ? Il a choisi sa femme, choisi sa vie. Rien n'est définitif, il pourrait partir, la quitter, mais il est trop lâche pour ça : " Pourquoi tu ne me frappes pas au visage? - Parce que je t'aime, connard ! Et elle éclata en sanglots. Gary se décala pour lui tourner le dos. La laisser pleurer. Elle finirait peut-être par partir."
Irène : "Irène se sentait exaspérée à l'idée d'avoir du prendre soin de cet homme pendant 30 ans. Le poids de ses plaintes, de son impatience, de ses échecs, et en retour rien qu'un vide." Pourquoi remet-elle soudain son couple en question ? On ne comprends rien de l'élément déclencheur.
Jim : "Monique (...) était la plus belle femme qu'il fréquenterait jamais. Il n'y aurait jamais rien de mieux et il avait pourtant encore la moitié de son existence devant lui. C'était déprimant. Mais Rhoda représentait la sécurité et elle était disponible. Ils achèteraient une bague et ils auraient peut-être même des enfants, et tout cela lui donna une envie pressante de braquer le volant pour se précipiter dans le fossé." Un gars en pleine crise de la quarantaine, qui ne sait ni qui il est, ni ce qu'il veut. Et qui pense que la vie est bientôt finie pour lui : "Il lui restait encore dix bonnes années avant que sa vie ne se dissolve en une époque qu'il ne tenait pas à imaginer."
Rhoda, qui désespère que Jim l'épouse, n'est pas mieux : "Elle se sentait pareil à un mort-vivant, (...) se sentant repoussante et condamnée au célibat permanent. (...) La seule raison qui la poussait à rester était qu'elle n'avait nulle part ailleurs où aller." Une fille paumée, qui a des rêves de princesse mais ne se donne aucun moyen de les réaliser, et reste dans une vie petite, fade et insipide. Et s'en plaint en plus.
La liste des citations est longue, je vous en fait grâce également. J'ai lu un peu partout que ce livre était absolument attendu par les lecteurs, que cet auteur était un génie, que ce qu'il écrivait était "remuant et magnifique". Remuant ? On s'ennuie et on s'endort presque. Magnifique? On a le même sentiment d'angoisse et de désespoir que quand on entend le "Pierrot Lunaire" de Schoenberg (regardez ça ici). Et on a même l'impatience de lire des choses pareilles, on veut vite passer à autre chose. Alors je ne dois pas être très sensible à cette littérature. J'ai trouvé ce roman pâle, totalement en surface, et sans aucun intérêt.
Là, je suis tombée par hasard sur le Match Littéraire de PriceMinister et je me suis dit : pourquoi pas ? Dans la liste de livres proposés, j'ai retrouvé des livres sur lesquels j'avais déjà lu de nombreuses chroniques de blogs, et j'ai voulu choisir quelque chose qui change de mes lectures habituelles. "Les vaches de Staline" et "Désolations" m'ont semblé les titres les plus inconnus, les plus intrigants. N'étant pas trop d'humeur à me plonger dans l'univers stalinien que je n'ai que trop étudié, j'ai choisi l'autre. Mal m'en a pris.
J'aurais pu arrêter ce livre à la page 3. Mais j'ai voulu continuer, pour la chronique, et puis pour lui donner une chance. La 4ème de couverture dit "Posez ce livre pourrait vous épargner, mais il vous sera impossible d'en arrêter la lecture". J'aurais dû me méfier.
L'image de la vie et de l'amour qui est donnée là donne tout simplement envie d'arrêter de vivre. A quoi bon, se dit-on, si tout est si noir ? Nulle once d'espoir, de lumière, de vie : que des choses plus déprimantes et désolantes à chaque page. De plus, le style de l'auteur change toutes les 6 pages, il entre dans des descriptions souvent longues et inutiles de la construction de la cabane (sujet central du livre), ou encore sur les techniques de pêche en Alaska.
Je vous fait grâce du résumé du bouquin, que vous retrouverez partout si vous le souhaitez.
Les personnages ne sont pas construits, on ne comprends pas pourquoi ils ont un tel mal-être. Ils ont une histoire bien-sûr, qui est décrite en long, et même parfois en large et en travers. Mais ils n'ont aucune consistance. David Vann n'épargne personne : pour tromper leur désespoir, ou pour le rendre encore plus réel, tout est bon : construire une cabane en plein automne sur une île en Alaska, par -25°C, avoir des maux de tête terribles qui scient littéralement le crâne, tromper sa petite-amie, se droguer...
Mais la vie, ce n'est pas ça ! On dirait que ce n'est que tristesse et désolation ! Très bon titre, Monsieur Vann... Mais je n'accepte pas qu'on m'impose une vision si défaitiste, désespérante et mortelle de la vie.
Voilà à quoi sont réduits les personnages :
Gary : "Il aurait dû choisir une femme plus intelligente, mais il avait préféré opter pour quelqu'un de rassurant. Et à cause de cela, sa vie en était bien plus médiocre." Pourquoi dit-il cela ? Pourquoi se plaint-il ? Il a choisi sa femme, choisi sa vie. Rien n'est définitif, il pourrait partir, la quitter, mais il est trop lâche pour ça : " Pourquoi tu ne me frappes pas au visage? - Parce que je t'aime, connard ! Et elle éclata en sanglots. Gary se décala pour lui tourner le dos. La laisser pleurer. Elle finirait peut-être par partir."
Irène : "Irène se sentait exaspérée à l'idée d'avoir du prendre soin de cet homme pendant 30 ans. Le poids de ses plaintes, de son impatience, de ses échecs, et en retour rien qu'un vide." Pourquoi remet-elle soudain son couple en question ? On ne comprends rien de l'élément déclencheur.
Jim : "Monique (...) était la plus belle femme qu'il fréquenterait jamais. Il n'y aurait jamais rien de mieux et il avait pourtant encore la moitié de son existence devant lui. C'était déprimant. Mais Rhoda représentait la sécurité et elle était disponible. Ils achèteraient une bague et ils auraient peut-être même des enfants, et tout cela lui donna une envie pressante de braquer le volant pour se précipiter dans le fossé." Un gars en pleine crise de la quarantaine, qui ne sait ni qui il est, ni ce qu'il veut. Et qui pense que la vie est bientôt finie pour lui : "Il lui restait encore dix bonnes années avant que sa vie ne se dissolve en une époque qu'il ne tenait pas à imaginer."
Rhoda, qui désespère que Jim l'épouse, n'est pas mieux : "Elle se sentait pareil à un mort-vivant, (...) se sentant repoussante et condamnée au célibat permanent. (...) La seule raison qui la poussait à rester était qu'elle n'avait nulle part ailleurs où aller." Une fille paumée, qui a des rêves de princesse mais ne se donne aucun moyen de les réaliser, et reste dans une vie petite, fade et insipide. Et s'en plaint en plus.
La liste des citations est longue, je vous en fait grâce également. J'ai lu un peu partout que ce livre était absolument attendu par les lecteurs, que cet auteur était un génie, que ce qu'il écrivait était "remuant et magnifique". Remuant ? On s'ennuie et on s'endort presque. Magnifique? On a le même sentiment d'angoisse et de désespoir que quand on entend le "Pierrot Lunaire" de Schoenberg (regardez ça ici). Et on a même l'impatience de lire des choses pareilles, on veut vite passer à autre chose. Alors je ne dois pas être très sensible à cette littérature. J'ai trouvé ce roman pâle, totalement en surface, et sans aucun intérêt.
D'après ton article et les extraits, je ne risque pas d'accrocher non plus !
RépondreSupprimerEt bien effectivement, avec tes extraits je ne vois pas bien clairement le lien entre leurs regrets et déceptions, et leur envie de mourir. Tout est bon pour mourir en fait dans ce livre... Merci de m'avoir convaincue de ne pas le lire...
RépondreSupprimeret ben ça me fera économiser des sous :)
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu le livre mais ton article ne donne pas envie surtout avec la comparaison au Pierrot Lunaire qui est désespérant au possible
RépondreSupprimerAh, toi non plus tu n'aimes plus Marc ? :) Bon en tous cas, moi non plus je n'irai pas l'acheter celui-là !!
RépondreSupprimerAprès lecture de ton billet je ne crois pas que David Vann impose sa manière de voir les choses, il nous dit comment ça se passe pour les gens condamnés à l'échec mais si tu n'as pas accroché au style (plus consistant que celui de Marc Lévy quand même !^^), je ne peux pas te blâmer !^^ Et puis il y a aussi des livres qui ne tombent pas au bon moment ou qui ne nous sont pas destinés... ;) ça m'arrive aussi de détester ce que beaucoup ont aimé, c'est l'intérêt des blogs de lecture de ne pas être toujours unanimes !
RépondreSupprimerP.S. : au fait, j'ai rajouté ton lien dans mon billet !^^
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