Adieu Calcutta, bonjour Darjeeling ! Mais quelle épreuve pour y arriver ! Nous avons pris un train de nuit pendant 13h, pensant arriver tôt le lendemain à Darjeeling pour profiter des 48h sur place. Manque de chance, on a découvert juste avant de prendre le train qu'il ne nous emmènerait qu'à Siliguri, une ville frontalière du Népal, à 82km de Darjeeling. Jusque-là pas de soucis majeur. Mais Darjeeling est à plus de 2000m d'altitude. Et pour y arriver, 3 solutions : prendre une jeep partagée pendant 4h, un bus pendant 5h, ou le Toy train, véritable train à vapeur, pendant 8h ! Nous aurions sans doute mis autant de temps à pied.
On a finalement pris une jeep car le train, que nous voulions prendre en nous disant que le voyage serait sympa, ne passait même plus à Siliguri, il fallait rejoindre une autre ville. Sur la route (très dangereuse, avec des tournants très serrés sans barrières protégeant les voitures de tomber dans le ravin), j'ai été étonnée du nombre d'écoliers en uniforme, qui marchaient depuis on ne sait quel village vers on ne sait quel autre.
La montée vers cette ville perchée sur la montagne était presque fantastique : il y avait un brouillard très épais, donc on ne voyait pas les paysages mais on découvrait l'environnement à chaque instant, et on pouvait voir, accrochées à la colline, des ravissantes petites maisons de toutes les couleurs. Je me croyais dans Le Voyage de Chihiro, vous voyez?
Enfin arrivées, après un voyage brusque et mouillé (oui, il pleuvait), nous avons du trouver un hôtel : on s'est faites refoulées plusieurs fois car ils ne voulaient pas qu'on ne reste qu'une nuit ! Après s'être trimbalé nos sacs de routard dans des pentes impressionnantes, dans des escaliers aux centaines de marches, nous avons enfin trouvé un petit hôtel charmant, avec vue sur l’Himalaya. Enfin, il parait. Car il y avait tellement de brouillard qu'on ne voyait rien à 10m, on ne pouvait qu'imaginer les montagnes en face.
Les habitants de Darjeeling sont très beaux je trouve, un mélange de népalais et de chinois. Les gens que nous avons rencontrés étaient gentils pour la plupart, et personne ne nous a embêtées à nous poser des questions sans intérêt.
Cela nous a fait un bien fou d'être dans un climat bien plus frais, j'étais en pantalon et en polaire, et on respirait très bien grâce à l'altitude. On comprends pourquoi les colons britanniques de Calcutta, au 19ème siècle, prenaient leurs quartiers d'été ici pour échapper aux grosses chaleurs !
Nous nous sommes pas mal promenées dans cette ville pleine de forêts (et de détritus partout). Malheureusement, il y a énormément de pollution à cause des centaines de jeeps et de camions qui approvisionnent la ville depuis la vallée. L'ambiance était vraiment spéciale avec tout ce brouillard, c'était très énigmatique. J'ai adoré, et j'ai pris plein de photos sur les jeux de brouillard. Le 17 mai, jour de la fête célébrant Buddha, nous sommes allées au temple japonais où il y avait une cérémonie en son honneur. Des gens chantaient et jouaient de la musique, et chacun pouvait apporter des offrandes (j'ai été très amusée de voir que les offrandes se composaient principalement de paquets de gâteaux et de chips !!)
Nous avons assisté également à une magnifique procession dans toute la ville, mais nous sommes arrivées un peu tard. Le soir, lassées par le voyage et la longue marche, nous avons dîné à l'hôtel, dans une charmante pièce qui faisait un peu chalet de montagne en bois. Nous avions envie de chocolat, mais on ne se faisait pas trop d'illusions. Nous avons commandé un Chocolate Pudding et on nous a servi une sorte de chocolat italien, très épais et brûlant, c'était un pur délice. Goûtez-y si vous y allez ! Ça nous a un peu réconciliée avec la vie ce soir-là, car nous étions exténuées, et surtout déçues d'avoir fait tout ce chemin pour ne rien voir des sommets, alors que nous étions, parait-il, dans l'un des plus beaux endroits du monde !
Le lendemain, nous voulions aller à Tiger Hill à 4h du matin pour voir le soleil se lever sur les monts enneigés et faire une randonnée de quelques heures pour redescendre vers Darjeeling et voir des temples bouddhistes. Mais il faisait tellement froid et brumeux, la pluie battait si fort que nous nous sommes recouchées sans demander notre reste.
Nous sommes allées visiter la plantation de thé principale de Darjeeling (nous avons marché 2h pour y arriver, c'était tout près mais tellement compliqué qu'on s'est perdues plusieurs fois, le Lonely Planet est tombé dans un trou d'évacuation d'eau sale, on est passées par des petits chemins dans les jardins des gens...). On nous a fait visiter l'usine, en nous expliquant tout le processus de cueillette, séchage, maturation ...
C'était passionnant ! Nous avons vu des femmes faire la cueillette, et on nous a appris a reconnaître les différentes feuilles de thé qui composent le thé de 1ère classe, 2ème et 3ème. J'étais étonnée d'apprendre qu'entre la cueillette et l'ensachage, il ne se passait que 36h ! Moi qui croyais qu'on mettait des mois à faire du thé, que nenni. Puis nous sommes allées faire une dégustation de thé (la veille aussi bien sûr) pour nous acheter du thé Darjeeling directement à la source ! C'était excellent, et nous sommes ressorties du salon de thé et d'une boutique très célèbre avec à peu près 1,5kg de thé chacune, en sachant qu'on n'avait déjà plus de place dans nos sacs, et qu'il restait 12 jours de voyage. Mais on ne pouvait pas en acheter moins, nous les grandes buveuses de thé !
C'est à Darjeeling que mon obsession d'acheter un tapis est née. Vous aurez la suite de l'histoire dans un autre chapitre, mais qu'est-ce que j'ai pu casser les pieds de Chat avec cette histoire de tapis ! Comme si les 9kg que j'avais sur le dos ne me suffisaient pas !
J'ai passé un bon moment à Darjeeling, mais c'était dur de se retrouver sous des averses soudaines qui nous trempaient jusqu'aux os, de boire du thé qui avait parfois un goût trop fumé pour moi (je déteste) et de supporter le lait écaillé jaunâtre qu'on me servait dans des pots d'une saleté repoussante pour mon thé (je ne l'ai pas bu rassurez-vous). Mais malgré tout, le mauvais temps et le brouillard, les douches au seau et à l'eau glacée, le froid, c'était chouette, j'en ai un bon souvenir car on se serait cru au ski sans la neige (je n'aime pas le ski ni la neige, donc c'était la montagne l'hiver sans ces inconvénients ! )
Nous sommes reparties pour Siliguri en jeep le 2ème jour, afin de trouver un hôtel et repartir à l'aube pour le Népal, à bord du bus de la Mort... A suivre
On a finalement pris une jeep car le train, que nous voulions prendre en nous disant que le voyage serait sympa, ne passait même plus à Siliguri, il fallait rejoindre une autre ville. Sur la route (très dangereuse, avec des tournants très serrés sans barrières protégeant les voitures de tomber dans le ravin), j'ai été étonnée du nombre d'écoliers en uniforme, qui marchaient depuis on ne sait quel village vers on ne sait quel autre.
La montée vers cette ville perchée sur la montagne était presque fantastique : il y avait un brouillard très épais, donc on ne voyait pas les paysages mais on découvrait l'environnement à chaque instant, et on pouvait voir, accrochées à la colline, des ravissantes petites maisons de toutes les couleurs. Je me croyais dans Le Voyage de Chihiro, vous voyez?
Ce qu'on voyait de l’Himalaya... |
Enfin arrivées, après un voyage brusque et mouillé (oui, il pleuvait), nous avons du trouver un hôtel : on s'est faites refoulées plusieurs fois car ils ne voulaient pas qu'on ne reste qu'une nuit ! Après s'être trimbalé nos sacs de routard dans des pentes impressionnantes, dans des escaliers aux centaines de marches, nous avons enfin trouvé un petit hôtel charmant, avec vue sur l’Himalaya. Enfin, il parait. Car il y avait tellement de brouillard qu'on ne voyait rien à 10m, on ne pouvait qu'imaginer les montagnes en face.
Ce qu'on AURAIT DU voir |
Cela nous a fait un bien fou d'être dans un climat bien plus frais, j'étais en pantalon et en polaire, et on respirait très bien grâce à l'altitude. On comprends pourquoi les colons britanniques de Calcutta, au 19ème siècle, prenaient leurs quartiers d'été ici pour échapper aux grosses chaleurs !
Le temple japonais |
Nous avons assisté également à une magnifique procession dans toute la ville, mais nous sommes arrivées un peu tard. Le soir, lassées par le voyage et la longue marche, nous avons dîné à l'hôtel, dans une charmante pièce qui faisait un peu chalet de montagne en bois. Nous avions envie de chocolat, mais on ne se faisait pas trop d'illusions. Nous avons commandé un Chocolate Pudding et on nous a servi une sorte de chocolat italien, très épais et brûlant, c'était un pur délice. Goûtez-y si vous y allez ! Ça nous a un peu réconciliée avec la vie ce soir-là, car nous étions exténuées, et surtout déçues d'avoir fait tout ce chemin pour ne rien voir des sommets, alors que nous étions, parait-il, dans l'un des plus beaux endroits du monde !
Le lendemain, nous voulions aller à Tiger Hill à 4h du matin pour voir le soleil se lever sur les monts enneigés et faire une randonnée de quelques heures pour redescendre vers Darjeeling et voir des temples bouddhistes. Mais il faisait tellement froid et brumeux, la pluie battait si fort que nous nous sommes recouchées sans demander notre reste.
La plantation de thé |
Les femmes à la cueillette |
C'est à Darjeeling que mon obsession d'acheter un tapis est née. Vous aurez la suite de l'histoire dans un autre chapitre, mais qu'est-ce que j'ai pu casser les pieds de Chat avec cette histoire de tapis ! Comme si les 9kg que j'avais sur le dos ne me suffisaient pas !
J'ai passé un bon moment à Darjeeling, mais c'était dur de se retrouver sous des averses soudaines qui nous trempaient jusqu'aux os, de boire du thé qui avait parfois un goût trop fumé pour moi (je déteste) et de supporter le lait écaillé jaunâtre qu'on me servait dans des pots d'une saleté repoussante pour mon thé (je ne l'ai pas bu rassurez-vous). Mais malgré tout, le mauvais temps et le brouillard, les douches au seau et à l'eau glacée, le froid, c'était chouette, j'en ai un bon souvenir car on se serait cru au ski sans la neige (je n'aime pas le ski ni la neige, donc c'était la montagne l'hiver sans ces inconvénients ! )
Nous sommes reparties pour Siliguri en jeep le 2ème jour, afin de trouver un hôtel et repartir à l'aube pour le Népal, à bord du bus de la Mort... A suivre
j'adore ce récit ! et quelle aventure mythique !!!
RépondreSupprimerMerci Carnet0! :D
RépondreSupprimerQuelle belle aventure ! Tu as vraiment eu de la chance et ça donne vraiment envie de voyager !
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