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Alors, très petite, j'ai aussi fait comme elle des carnets de vacances, j'ai tenu des journaux. J'adorais récupérer un tas de choses pour les y coller, et j'avais une boite d'aquarelle que mon père m'avait donnée, à laquelle je tenais beaucoup (et que mon ex m'a prise et n'a jamais voulu me rendre, le salaud !) J'aimais la sensation du papier qui se gondolait sous mon pinceau, les couleurs qui se mélangeaient pour faire de ma page un arc-en-ciel chatoyant et unique au monde.
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Le carnet le plus douloureux est uniquement composé de mots. C'est celui que je tenais lorsque, en 5ème, j'étais en pension. J'y étais très malheureuse et je consignais là mes chagrins et ma tristesse, les choses que je vivais. En même temps, j'aimais cette période car ma mère m'envoyait chaque semaine des lettres merveilleuses, où elle nous dessinait et peignait, notre famille, notre vie. C'était magique ! J'en ai perdu quelques unes, mais j'ai les autres, qui me sont très précieuses.
Et après cela, plus rien. Je n'ai plus tenu de carnet de vacances, je ne sais pas pourquoi. L'adolescence est arrivée avec son fardeau de méchancetés, et je me disais que malgré tous les cours de dessin, de poterie ou mes tentatives de réécrire une série du Club des Cinq à 10 ans (oui, dès que j'ai appris à lire, j'ai rêvé d'être écrivain) m'amenaient uniquement à me dire "en fait, je n'ai aucun talent".
J'ai quand même toujours conservé des carnets vierges chez moi, dans mes sacs à main, "au cas où", mais ils restaient obstinément fermés. Les pages que j'écrivais pour me soulager, je les déchirais immédiatement après, car elles n'étaient qu'un défouloir.
Ce besoin d'écrire a tout de même repointé son nez il y a presque un an maintenant, mais je ne voulais pas écrire de façon à devoir relire mes sentiments, mon "vrai moi". Alors j'ai ouvert ce blog. Jusqu'à mon billet sur ma "peur panique d'écrire", impossible de consigner un seul mot sur du papier : je ne m'abreuvais que des mots des autres. Mais en réalité, ce billet a été un vrai déclic. J'ai commencé à écrire mes articles dans mon carnet, puis pour moi, et j'ai aussi commencé à jouer à "Des mots, une histoire" d'Olivia : cela m'a prise un matin et depuis je ne m'arrête plus. Je libère enfin les mots qui, avant, étaient désespérément prisonniers de mon esprit.
Et le plus important, c'est que j'ose me relire, et ça c'est le plus grand pas pour moi.
A noël, j'ai besoin d'un nouveau carnet, et que vais-je faire pendant mes quelques jours de vacances dans la maison de famille ? Farfouiller dans mes souvenirs d'enfance et qui sait, je retrouverai peut-être un de ces carnets, qui renferment mes mondes !
Ce texte est ma participation au concours de Fleurdementhe ici.
Source images : Caroleperle, Weheartit, Petitpan
En fait l'écriture, l'art, est une histoire de famille ;-) C'est joli cette histoire de lettre avec ta mère. C'est vraiment bien que ta peur d'écrire se soit envolée... Je me suis replongée dans mon carnet le plus éprouvant ce week end, et je n'ai eu de cesse que m'exclamer de ce que j'avais écrit, des souvenirs douloureux que j'avais gravés... Impossible de les relire vraiment, c'est tellement loin.
RépondreSupprimerA demain pour l'atelier d'Olivia (il faut que je trouve un peu de temps...) !
C'est une belle histoire, tout ça !
RépondreSupprimerCe sont tes propres carnets en photo ?
J'avais lu un article sur l'art Moleskine, c'est splendide... Chez Nobody Knows ou Sunny Cloud, je me rappelle pas... Je cherche et je viens vous mettre le lien !
A bientôt, les carnets addicts ^^
Voilà, c'est chez Nobody Knows, et ça s'appelle "l'art journal" !
RépondreSupprimerEnjoy !
http://likely-proust.blogspot.com/2011/11/artistes-en-fleur-nemo-et-lart.html
Quel bel article! Il y a tellement d'enjeux dans l'écriture, cela demande d'accepter de se pencher sur soi, de faire de soi son matériau, son encre. Comme toi, j'ai l'impression que cela me prend par période, par fulgurance qu'il faut vider là, tout de suite. Mais après, vient la peur que cette fulgurance ait été la dernière.
RépondreSupprimerIl y a quelques années, l'écriture m'est revenue à l'âge adulte, un peu comme tu le dis dans ton article. Trois ans d'écriture. Je ne parle pas de blog, encore moins de blog mode comme aujourd'hui! C'était l'écriture qui fait relever en pleine nuit, qui nécessite le fameux petit carnet toujours sur soi. Une expérience vraiment très intense. Et puis un jour, j'ai arrêté. J'avais dit ce que j'avais à dire, la plume m'avait en quelque sorte guérie, ma vie avait changé. Je suis arrivée au bout d'un recueil poétique, que j'ai consideré comme achevé. Il dort, manuscrit organisé, annoté, dans un tiroir. Je n'ai jamais eu le courage de faire les éditeurs, consciente que la poésie n'est pas un objet commercial. J'ai été inscrite sur My Major Company Books, où j'ai parfois été surprise des retours positifs de lecteurs inconnus, où j'ai fait la rencontre d'un ami écrivain vivant à Budapest! Et puis, lassée de la machine, je m'en suis retirée, et mon manuscrit est reparti sommeiller...
Après ça, j'ai eu besoin de légèreté, j'ai commencé mon blog mode. Cela fait du bien, quand on vit immergée dans la littérature, d'en sortir. En tout cas, à moi, cela me fait du bien!
Et les So Busy Girls sont arrivées... Alors je reprends doucement, comme un stretching, un échauffement, l'écriture. Non sans appréhension. Je me suis demandée si les lectrices de mon blog allaient me suivre dans une rubrique où elles n'ont pas l'habitude de me voir, mais étrangement, aucun retour sur ce grand écart, ça me déstabiliserait presqu'un peu.
Bon, mais je te raconte ma vie, là! Je n'étais pas partie pour ça! Tu vois, l'écriture...
Ils sont trop beaux les carnets
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai la folie des carnets. Dans mon sac à main, il y en a un (en plus de mon agenda) pour des musiques à découvrir, des livres à lire, il y a mon tremplin d'idées. Et chez moi, j'en ai un pour des moments forts, des pulsions d'écritures, un de bric à brac. Une fois terminés, je les range dans une belle boîte. Je n'arrive pas à les jeter. Bel article en tout cas !
Merci pour vos commentaires :-)
RépondreSupprimer@fleurdementhe : oui, parfois certains souvenirs sont trop durs ou éprouvants pour y faire face, un jour en relisant ce carnet tu seras peut-être moins touchées par ces mots ! J'espère avoir le temps pour des mots une histoire mais ça risque d'être compromis :s
@Arsinoe : merci :-) non, ce ne sont pas les miens, ce sont ceux de ma maman que je lui ai piqués sur son blog ici : http://caroleperle.typepad.com/r/2011/01/10-raisons-d%C3%AAtre-une-femme.html elle fait des "carnets coaching", qu'elle publie sur son blog de temps à autre. Je vais aller regarder cet article de Nobody knows, merci beaucoup pour l'info !
@Oh my robes: merci pour ce partage ! C'est bien que tu te remettes peu à peu à l'écriture grace à so busy girls, peut-être qu'un jour tu dépoussièreras ton recueil :-)
@Colinette :Ah, une autre carnets addict :-) Ne les jette surtout pas!!! Merci en tout cas de ton petit mot :D
Premier carnet à huit ans j'étais tellement heureuse de coucher sur le papier mes modestes petits bouts d'arc en ciel depuis bleus ou gris mes mots s'entremêlent ma fille elle aussi abonde dans ses carnets de voyage avec beaucoup de dessins ma deuxième peau....
RépondreSupprimerBravo Fleurdementhe pour ton texte... Bien sûr qu'il faut continuer d'écrire et de partager ça!!! Ç'a été un vrai plaisir de lire le texte sur les carnets, quel objet exceptionnel... tant de mondes qui s'enferment entre les pages...
RépondreSupprimerTrès beau billet sur ces petits carnets qui sont des bouts de vie... Les miens sont moitié dessins, moitié citations
RépondreSupprimerTrès joli texte, d'autant que j'ai moi aussi des carnets griffonés qui trainent de partout chez mes parents, chez moi...et d'autres vierges, qui n'attendent que ma plume...(et mon inspiration surtout!)
RépondreSupprimerC'est très joli ta participation à ce concours! Et c'est vraiment bien si tu as pu te remettre à écrire et si ça te "libère" l'esprit. C'est sur que ce n'est pas forcément évident de se replonger dans ses écrits...
RépondreSupprimerPour ma part, j'ai tout le temps un beau carnet dans mon sac, en plus de mon agenda! J'adore écrire dedans, tout ce qui me passe par la tête et j'adore faire de "jolis" choses dessus. Bon et évidemment il faut que le carnet soit beau :)
En tout cas ceux de ta maman sont superbes!
Très bel article!!!
RépondreSupprimerJe me retrouve beaucoup dans ton texte. Petite aussi je consignais mes états d'âme dans des carnets. Pas d'aquarelle, mais beaucoup de fusains que je piquais à mon père.
J'ai toujours des carnets, maintenant s'y loge des choses "d'adulte" mais toujours une page est prête à recueillir mes larmes, et mes joies.
Et au final, un blog, c'est un peu ça aussi.
J'aime beaucoup ton post! Ces carnets, lettres, dessins, ca a l'air magique! j'espère sincèrement que tu vas réussir a t'y remettre, peut être que tu pourrais nous faire partager quelques pages :)
RépondreSupprimerTrès jolie façon d'aborder ce thème, forcément intimiste. L'écriture est d'abord une aventure personnelle, mais la partager est un autre plaisir :)
RépondreSupprimerUn magnifique texte, et de magnifiques carnets. J'ai eu tout un tas d'embryons de carnets de ce genre (journaux intimes ou journaux de vacances) mais je n'ai jamais su dessiner, alors je collais, et je griffonnais. Ce sont de très bons souvenirs pour moi et j'ai tellement peu de les perdre stupidement (perte, incendie...) que je les numérise dès que j'ai du temps...
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