mardi 14 janvier 2014

Une semaine plus tard...

Voilà une semaine que je suis ici et pourtant j'ai l'impression encore une fois que le temps est élastique, distendu, sans prise. Je vis au jour le jour, au gré des rencontres et des envies. Je me passionne de chaque chose nouvelle, qui m'enchante et me désarme. Tout semble tellement similaire et pourtant diamétralement opposé à ce que nous connaissons ! Je ne me presse pas à visiter à tout prix, sillonner les rues un plan à la main, cocher les musées et les lieux touristiques vus. Non, je préfère marcher où mes pas me portent, m'installer à la terrasse d'un café et regarder la vie autour. Comme en Inde, comme à Barcelone, j'ai besoin de sentir que je vis là, que j'appartiens aux lieux où je suis. Je commence à créer du lien, d'abord avec le portier de mon immeuble, puis la boulangère, le serveur du café d'en bas, les chauffeurs de bus (j'ai déjà croisé le même plusieurs fois, qui se souvient de moi et me demande comment vont mes cours de tango !). J'ai une routine qui s'installe : je me suis inscrite à la piscine du quartier (ça fait un bien fou de nager dans la matinée, avant de sortir), je vais à mes cours de tango trois fois par semaine, je fais mes courses, je vais danser. Les gens sont bienveillants, heureux d'aider, comme ce pharmacien ce matin qui a fait des pieds et des mains pour me trouver un médecin homéopathe au plus vite, comme ce jeune homme épuisé qui a accepté de me faire des empañadas à minuit alors qu'il était en train de fermer son restaurant, les amis argentins ou français, rencontrés il y a peu pour certains et qui m'emmènent découvrir Buenos Aires, qui sont toujours prêts à aider, rendre service, et c'est très précieux. Je ne me sens pas seule malgré les 13000km qui me séparent de l'Europe. Je me sens bien.. J'ai un peu tiré sur la corde cette semaine, à sortir tous les soirs, mêler plein d'émotions diverses. J'en prends plein la vue, et je me compte me reposer un peu ces prochains jours, histoire de tenir le coup les six prochaines semaines.

Cette ville est fascinante, c'est un joyeux chaos qui ne dort jamais. Il y a des bus jour et nuit qui la traversent, des concerts, films ou pièces de théâtre à toute heure. Je trouve que c'est un heureux mélange de Paris et Barcelone. Certains quartiers me font penser à Saint-Germain des Prés, les petits cafés qui bordent les trottoirs ou sont abrités dans des jardins un peu cachés sont délicats et décorés avec un goût que je trouve très français. Pour ce qui est du mode de vie, c'est très barcelonais. Les rues sont complètement quadrillées, on mange tard, on vit la nuit, on joue énormément aux loteries, on peut négocier pas mal de choses, il n'y a pas de cohérence ou d'harmonie architecturale mais c'est ce qui rend les rues charmantes et sans équivalentes. On trouve des peintures murales qui sont de véritables œuvres d'art un peu partout, parfois dans des endroits improbables. Cela donne une identité intéressante aux lieux. Ce que j'aime surtout ici, c'est la lumière. Les journées sont longues, et le soleil est très lumineux, doré, caressant. Les rues sont très verdoyantes et il joue aux ombres chinoises. Je trouve les gens beaux, mélanges d'italiens, français, espagnols, mais aussi de péruviens, chiliens, boliviens. Cela donne des traits, des couleurs de peaux particulièrement intéressants. C'est un bien beau mélange qui reflète l'histoire de ce pays.

Je retrouve beaucoup de l'Inde aussi, dans le chaos. Au début, les grandes rues quadrillées de mon quartier me faisaient penser à Calcutta, mais peu à peu je rapproche plutôt Buenos Aires de Bombay. Si on lève la tête, on voit des fils électriques pendre un peu partout, les voitures n'en font qu'à leur tête, les bus n'ont aucun horaires, on trouve des vendeurs de rue, de la street food pour le petit déjeuner, des kiosques où l'on trouve de tout à n'importe quelle heure. Les trottoirs sont souvent défoncés (car chaque trottoir est à charge de l'immeuble, donc tous les 10 mètres, le trottoir change), les arbres ne sont pas taillés et des branches peuvent tomber sur les passants à n'importe quel moment...
Mais je sens une douceur de vivre, le plaisir de la bonne chair, des jolis lieux, des objets délicats. J'ai encore tant à découvrir, j'en trépigne de plaisir !

(voilà quelques photos en vrac, je n'en prends pas beaucoup, et presque jamais avec mon appareil, donc ça ne rend pas tout...mais ça peut donner une petite idée de tout ça ! )











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