Je passe un été assez particulier, déjà parce que ce sont les premières vacances que j'ai depuis un an (sauf une semaine à noël), et puis parce que la préparation me prend sinon tout mon temps, au moins toute mon énergie et ma tête. Du coup, il reste malheureusement trop peu de place pour m'enfuir dans des mondes imaginaires : c'est le premier été où je lis si peu. L'an dernier, j'ai été entièrement absorbée par la lecture de la Saga des Forsyte, de John Galsworthy : j'en parlais ici. 2500 pages de pur plaisir.
Mais cette année, je fais un peu la fine bouche. J'ai lu "Tout ce qui brille" d'Anna Godbersen. Cela se passe en 1929 à New York. Ce premier tome était délicieux (bien que très facile, puisque c'est plutôt un roman jeunesse) mais cela m'a aéré la tête... quelques heures, puisque je l'ai dévoré.
L'armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen, dont on m'avait vanté l'excellence, m'a déplu au plus haut point : c'est exactement tout ce que je déteste : des phrases toutes faites avec des mots dont on sent qu'ils ont été trouvés dans le dictionnaire des synonymes. Entièrement surfait à mon goût, je comprends qu'il puisse plaire mais je le classe dans le clan des Lévy-Musso-Gavalda. A la soixantième page, j'ai arrêté de me forcer, comprenant que j'avais lu 55 pages de trop. Tant pis !
J'avais très envie de lire des romans se déroulant en Inde, ou bien des romans de voyage (j'avais adoré La Fiancée de Bombay, les Fiancées du Pacifique et Une Odeur de Gingembre : je les recommande tous trois très vivement pour qui aime les voyages, la découverte d'un nouveau pays, le dépassement de soi en tant que femme... tout ça à une autre époque!) mais avec ma nouvelle liseuse électronique, je m'étais dit que je ne m'encombrerai pas et que je trouverais tous les titres que je cherchais (notamment Les enfants de Minuit de Rushdie, le tigre blanc, le seigneur de Bombay, le Dieu des petits riens, Fous de l'Inde etc.) mais bon, comme je l'ai dit ici, je suis un peu déçue du choix restreint de livres thématiques en format numérique. Du coup, vivement mon retour à Paris pour acheter ces livres qui me font vraiment envie et les dévorer avant mon départ !
Et alors ma mère, navrée de mon errance parmi les rayonnages de notre bibliothèque, m'a suggérée une auteur que je ne connaissais pas mais dont j'avais déjà vu les livres chez nous : Nancy Mitford. Couverture 10/18 un peu vieillotte comme j'aime, les pages un peu jaunies et raides renfermant cette odeur si caractéristique de papier vieilli renfermant des milliers de mots qui emportent le lecteur dans la rêverie. Je crois que ma mère n'aurait pu mieux me conseiller à cet instant précis. Nancy Mitford est une auteur anglaise (1904-1973) dont la fratrie est très célèbre : allez jeter un oeil à l'article wikipédia, ça vaut franchement le détour ! Elle a écrit plusieurs romans dont trois mettant en scène les mêmes personnages : la narratrice (qui a 13 ans au début du premier roman) est discrète et raconte la vie tantôt de sa cousine tantôt d'une amie d'enfance, avec donc un regard extérieur et bienveillant sur leurs frasques et leurs fantaisies. Le troisième roman est beaucoup plus centré sur la narratrice, dont le mari est nommé ambassadeur d'Angleterre à Paris. A travers ces trois romans dont j'adore les titres (La poursuite de l'amour, L'amour dans un climat froid, Pas un mot à l'ambassadeur) on (re)découvre les moeurs anglaises de l'entre-deux guerres, puis post-guerre, toujours teintées de touches françaises. L'auteur y a mis beaucoup d'éléments autobiographiques et concernant ses célèbres soeurs. Fanny, la narratrice, est très attachante et drôle. Elle est née des amours folles de "La Trotteuse" et d'un jeune homme riche : Fanny sera laissée aux bons soins de sa tante Emily qui l'élèvera pendant que sa mère ira batifoler aux quatre coins du monde et se mariera une bonne dizaine de fois. Les personnages sont terriblement bien ficelés et si parfaitement dépeints qu'on a l'impression de les avoir en face de soi, les lieux sont décrits avec intelligence : on s'y croirait. Le tout mélangé à une bonne dose d'humour parfaitement anglais, cela donne des heures de plaisir littéraire intense ! C'est exactement tout ce que j'aime !
Un autre roman que je lirai après avoir fini Pas un mot à l'ambassadeur (qui est vraiment tordant), Charivari, l'a brouillée avec ses soeurs très portées par le nazisme : elle y fait une critique acerbe de la bonne société britannique où la montée du fascisme fait rage.
Des romans à lire, à dévorer, pour changer un peu de genre, d'époque, de moeurs, de modes de vie, de point de vue...
Et vous, quels romans vous touchent, cet été ?
Les 3 titres que tu cites sur l'Inde me tentent particulièrement bien! Bisous et bon week-end chère Blanche!
RépondreSupprimerUne odeur de gingembre ne se passe pas en Inde, mais au Japon, et les fiancées du pacifique entre l'australie et l'angleterre... mais oui ces 3 livres sont délicieux!!bisous!!
SupprimerLes trois livres de Nancy Mitford me tentent beaucoup !! J'ai lu quelques romans historiques ces dernières semaines, et je trouve que c'est vraiement enthousiasmant comme type de roman...
RépondreSupprimerPour Riikka Pulkkinen, surprise, car on tombe souvent d'accord sur nos lectures !! J'ai beaucoup aimé, et pas trouvé que cela se centrait sur Levy-Musso. Je le trouve, juste "à part"... http://www.lamainenchantee.com/larmoire-des-robes-oubliees-de-riikka-pulkkinen/
Je pense que ça pourrait te plaire, ça change vraiment de ce qu'on lit habituellement, c'est léger tout en traitant de sujets assez graves...
SupprimerJ'aime beaucoup ce type de roman! je trouve qu'on apprend beaucoup, tout en passant vraiment un bon moment! (lire des livres d'histoire, très peu pour moi, j'ai trop donné en prépa!)
Oui, pour l'armoire des robes oubliées, voilà qui est surprenant...
Difficile de lire tout en préparant un voyage ! Je suis en plein (enfin ! ) dans Sur la route de Kerouac, j'ai trouvé le rouleau original en anglais et c'est un vrai plaisir,ça n'arrange rien à mes envies de voyager avec des petits riens :)
RépondreSupprimerJe note tes 3 suggestions de romans de "voyage"..je suis sure qu'ils pourraient me plaire car c'est typiquement le style de romais que j'aime. J'avais d'ailleurs déjà noté "une odeur de gingembre"!
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