En ce moment, chaque journée est sinon une épreuve, en tout cas une véritable aventure où je risque ma peau ou ma bonne humeur à chaque instant. Je suis bénévole depuis un mois dans l'association Zindagi, qui a créé une école pour enfants défavorisés à Varanasi. C'est à environ 2,5 km de ma guest-house. Tous les matins, je me lève, prends mon petit-déj et file à 9H50, en vélo, apporter le petit déjeuner des enfants (un jour sur deux, j'achète des fruits et des biscuits au marché, et le reste du temps ce sont des idlis, petits pains vapeur trempés dans du chutney de coco dont se délectent les enfants : c'est une spécialité du sud). Sur le chemin, les shops ouvrent peu à peu, les marchés s'installent, les tapissiers cousent des matelas, les gens mangent debout près d'un petit stand de nourriture, les enfants bien coiffés et en uniforme partent pour l'école. Mais mieux vaut ne pas trop s'attarder sur le paysage, sinon il est certain qu'on va rentrer dans les jambes de quelqu'un, piéton ou motard. C'est déjà arrivé, donc maintenant je n'apprécie la vie de cette route lorsque je vais à l'école en vélo-rickshaw : c'est plus prudent !
Sur le chemin, je sors souvent de mes gonds car tout le monde conduit n'importe comment, les piétons traversent sous mes roues, bref, pas un jour ne passe sans que je manque de perdre une main ou que j'hurle sur un conducteur idiot. Je slalome entre les vaches, les chèvres, les rickshaws, les vélos, les buffles qui se mettent à courir sans qu'on s'y attende. Je me bats donc pour ne pas valser de mon vélo.
Il arrive très souvent de me retrouver en sandwich entre un tracteur et un rickshaw bondé pressé. Tous mes sens sont en alerte, pas question d'avoir le nez en l'air !
Puis lorsque j'arrive aux alentours de l'école, il arrive que je vois un enfant qui est dans la rue : on m'entend crier sous mon masque anti-pollution "school, school !" alors que je fais les gros yeux tout en essayant de garder mon équilibre sur le vélo encombré des sacs de fruits ou des grandes gamelles en alu avec le chutney et les idlis. Arrivée à l'école, il y a toujours quelque chose qui fait que je vais me fâcher : des mégots, des emballages de tabac à chiquer qui traînent, la vaisselle de la veille qui n'a pas été faite (ou mal faite), le boitier du savon qui a disparu, une vieille dame qui se lave au milieu de la cour de récré en utilisant le savon des enfants, des gamins des environs qui essayent de s'incruster pendant le petit déj...c'est sans fin, personne ne parle anglais et je ne parle pas hindi. Se faire comprendre est une épreuve, et le pire c'est l'après-midi lorsque je vais à l'école pour faire 2h d'atelier avec les enfants. C'est chouette, valorisant, passionnant, mais c'est tellement compliqué ! Ils sont en général entre 15 et 20 l'après-midi, d'âges variés et de niveau scolaire différent. Leur expliquer ce qu'on va faire est difficile, même avec mon petit livre de conversation en hindi qui ne sert pas à grand chose puisqu'ici, ils parlent hindi mélangé à d'autres dialectes... Mais c'est un autre combat quotidien, les enfants, je vous en dirai plus la prochaine fois ...
PS : Pas de photo de la route ou de moi sur mon vélo... si j'avais essayé d"'en prendre une, je ne serais plus en mesure d'écrire des articles avant un bout de temps je pense ;-)
Courage, à la fin de ton voyage, tu repenseras à tout cela, c'est une cadence effrenée mais elle finit par nous imprégner sans que l'on s'en aperçoive !
RépondreSupprimerHéhé, je vois que c'est vraiment l'aventure! ;o)
RépondreSupprimerCourage Blanche!!
Eh bien, mieux vaut avoir tous ses sens en alerte sur la route, en effet ! Je comprends que tu puisses être consternée, dérangée par certaines choses, et le fait de ne pas pouvoir t'exprimer là dessus doit être bien frustrant...
RépondreSupprimerOh là là, moi pour rien au monde je n'aurais voulu conduire en Inde !
RépondreSupprimerBravo d'y parvenir.
C'est une superbe expérience que tu vis.
Les rues indiennes sont plus qu'animées !
RépondreSupprimerBravo Blanche! ça doit te demander une énergie folle mais quelle belle aventure avec ces enfants
RépondreSupprimerOlala tu nous fais peur! Fait attention blanche! et ne perd pas ta bonne humeur, ce doit être très difficile, surtout pour nous venant d'un pays ou il y a des règles que tout le monde respect!
RépondreSupprimerPetite anecdote, ici à Istanbul, au volant, ce sont des tarés, donc du coup je me suis fait griffer le coté droite de la voiture de mon copain, tout ca parce qu'une dame conduisait sur la bande d’arrêt d'urgence, ce qui m'a paru dangereux comme tout, et en plus, elle était au téléphone!!!: arrêt de mort signé pour elle...
Le meilleur moyen de voir si tu t'adaptes aux autres cultures c'est ce que tu vis en ce moment.. Courage!
Quelle énergie!Bravo!
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